Les urgences de Pontoise, dans le Val d'Oise (95), sont à l'arrêt ce lundi 9 janvier. La quasi-totalité des soignants ont déposé un arrêt maladie en ce début de semaine, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.
«90 % de l'effectif soignant des urgences adultes de l'hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce matin, une grande première en Ile-de-France», a communiqué le collectif «Urgences en arrêt maladie» ce lundi matin, expliquant que les personnels soignants se retrouveraient dès 9h auprès des instances directrices de l'hôpital.
Une situation inédite
URGENT-90% de l'effectif soignant des Urgences Adultes de l'Hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce matin, une grande première en IDF!! Les agents se retrouvent dès 9h à la Direction.#epuisement #soignants #HopitalEnDanger .Les médias sont sur place.@HopitalNovo95
— UrgencesEnArrêtMaladie (@lesurgencolere) January 9, 2023
Ensemble, avec cette opération coup de poing, ils veulent avant tout obtenir des effectifs supplémentaires de jour comme de nuit ainsi que l'activation immédiate du «plan blanc» pour libérer des lits, alors que sévit une triple épidémie hivernale de Covid-19, grippe et bronchiolite. Selon eux, c'est la première fois qu'autant de soignants sont en grève en même temps en région parisienne.
«Une grande majorité des personnels de jour aujourd'hui n'ont pas pris leur poste aux urgences», a confirmé le directeur de l'hôpital Novo de Pontoise, Alexandre Aubert, selon qui le mouvement touche 49 personnes, soit «63 % de l'équipe globale». La direction et personnels doivent se réunir ce mardi pour tenter de trouver une solution à la crise.
Et il y a urgence selon ces derniers, qui témoignent des difficultés auxquelles ils doivent faire face au quotidien. «Régulièrement, il y a des patients qui sont aux urgences en attendant d'être hospitalisés, puisqu'il n'y a pas de place dans l'hôpital. Donc ils sont sur des brancards aux urgences, dans le couloir», raconte l'un des soignants, qui participe également à cette mobilisation.
«Ils sont tous dans un état psychologique déplorable» car ils doivent «venir bosser avec le risque de perdre un patient parce qu'on n'a pas quatre bras et que la direction reste sourde», a déploré le secrétaire départemental UNSA Santé sociaux public et privé du Val-d'Oise, Eric Boucharel.
Des préconisations déjà obsolètes
En juillet dernier, la Première ministre Elisabeth Borne s'était rendue au centre hospitalier de Pontoise, où elle avait expliqué que le gouvernement avait bien retenu «toutes les propositions» de la «mission flash» sur les urgences, qui préconisait 41 mesures pour désengorger les hôpitaux.
Parmi ces «réponses de court terme», mises en place dès l'été, la cheffe du gouvernement avait notamment confirmé un «complément de rémunération» pour le travail de nuit, avec «un doublement des majorations pour les personnels soignants» et une hausse de 50 % pour les gardes des médecins. Des mesures qui ne semblent pas suffire pour répondre à la crise des urgences.