Dans la matinée de ce lundi 16 janvier, non loin du lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais (Val-de-Marne), un jeune a agressé au couteau deux autres mineurs. L'une des deux victimes est décédée sur place, après avoir été blessée au thorax. Quatre mineurs ont été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention ce jeudi 19 janvier, conformément aux réquisitions du parquet.
La piste d'un règlement de compte entre jeunes privilégiée. Les faits se sont produits ce lundi matin peu après 8h du matin, lorsqu'un mineur – faisant partie d'un groupe d'une dizaine personnes – aurait agressé au couteau deux autres jeunes à Thiais, dans le Val-de-Marne (94), non loin du lycée Guillaume-Apollinaire, a-t-on appris de source policière.
Touchée au thorax lors de cette agression, l'une des deux victimes est décédée des suites de ses blessures. L’autopsie pratiquée ce mardi matin à l’institut médico-légal de Paris a bien conclu à un décès «résultat d’une défaillance cardiovasculaire par traumatisme cervico-thoracique gauche par arme blanche».
Blessée à la cuisse, l'autre victime, elle aussi mineure, a été transportée à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Son pronostic vital n'est pas engagé, selon le parquet, qui précise que ces deux personnes n'étaient pas connues des services de police.
Le suspect placé en garde à vue
Selon les auditions des témoins, les agresseurs étaient une dizaine, la plupart ayant le visage dissimulé, et quatre d’entre eux portaient des armes (couteaux, club de golf et batte de base-ball).
Âgé de 16 ans, l'auteur présumé des faits a été reconnu par l'une des victimes. Il a, par la suite, été interpellé par la police judiciaire aux alentours du lycée Léon-Blum, à Créteil, où il est scolarisé, avant d'être placé en garde à vue.
Le suspect est déjà connu des services de police pour des faits «de violences aggravées» et «de participation à un attroupement armé» commis en mai 2021, «alors qu'il était âgé de 15 ans», précise le Parquet de Paris, qui évoque des agressions au couteau ainsi que des dégradations de bien public.
Déjà interpellé pour ces faits, il était placé jusqu'à ce jour sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre à Orly (94) d'une part et à Thiais (94) d'autre part «sauf pour les besoins de sa scolarisation».
Trois autres mineurs, âgés entre 15 et 16 ans, tous originaires de Choisy-le-Roi, ont également interpellés et placés en garde à vue. L'un n'est pas connu des services de police, et un second a fait l'objet d'un rappel à la loi en novembre dernier pour usage illicite de stupéfiants, a appris CNEWS d'une source judiciaire.
Ces quatre jeunes ont tous été placés en garde à vue, puis mis en examen et placés en détention provisoire ce jeudi par un Juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet, pour des faits d'homicide volontaire en bande organisée et de tentative d'homicide volontaire en bande organisée. Lors de leur interrogatoire de première comparution mercredi, trois d’entre eux ont souhaité gardé le silence.
Une rivalité entre quartiers
À ce stade de l’enquête, l’hypothèse d’un règlement de compte en représailles après une première rixe commise quelques jours plus tôt est privilégiée. Originaire de Choisy-le-Roi, le suspect a évoqué une rivalité entre quartiers de Thiais et Choisy-le-Roi, deux villes limitrophes.
Selon une source policière à l'AFP, les rivalités entre Choisy et Thiais «sont historiques et d'actualité». Il y aurait eu «une rencontre» entre des groupes des deux villes le 20 décembre, puis, plus récemment, dans la nuit de vendredi à samedi.
Quinze personnes, mais pas le suspect de l'agression de ce lundi, ont en effet été interpellées au cours du week-end par la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, dont onze mineurs, au centre commercial de Thiais Village. Ces jeunes ont été arrêtés lors d'un attroupement armé, qui n'a pas fait de blessés.
«Les investigations vont se poursuivre afin d'identifier et d'interpeller les autres mis en cause et d'établir les raisons et les circonstances exactes de cette agression criminelle», a communiqué le Parquet.
Sur place, de nombreux objets «susceptibles de constituer des armes» ont été découverts, a enfin spécifié le Parquet, ne laissant aucun doute sur les intentions des protagonistes. Parmi l'arsenal, deux gazeuses, un club de golf cassé, un morceau de bois mais également un couteau, «sans qu'il soit à cette heure établi» qu'il s'agisse bien de l'arme du crime».