Le corps sans vie d’une femme de 74 ans a été retrouvé le mois dernier, dans son appartement de la ville de Libourne, en Gironde, a-t-on appris mercredi 11 janvier. D’après les premières analyses, la septuagénaire serait décédée trois ans plus tôt, sans que personne ne le remarque.
Une découverte macabre et un probable drame de la solitude. Alors qu’ils pensaient intervenir pour une simple fuite d’eau, des pompiers girondins ont fait une funeste découverte en entrant dans cet appartement du centre-ville de Libourne, le 31 décembre dernier.
En effet, ils ont découvert le corps momifié d’une femme, gisant dans son lit, totalement desséché, et sans vie. Les premières analyses indiquent qu’elle serait décédée il y a environ trois ans, et tout porte à croire qu'il s'agit de la locataire de l'appartement, rapporte le journal Sud-Ouest.
«C'est le corps d'une femme septuagénaire, morte depuis au moins trois ans», a confirmé ce jeudi Philippe Buisson, le maire PS de Libourne encore touché par cette histoire. «Des courriers dans la boîte aux lettres remontent à 2019. Cela m'a attristé et m'a interpellé, surtout un 31 décembre. C'est tragique et cela en dit long sur l'état de notre société».
Une enquête ouverte
Alors qu’une enquête a été confiée à la gendarmerie, l’identité de la personne retrouvée n’a pas encore été confirmée. «On attend les résultats de l’autopsie et des recherches ADN. Le corps semble être celui de la personne locataire du logement qui avait 74 ans et qui était suivie médicalement en raison d’une maladie», a précisé Guilhem Marois, commandant de la compagnie de gendarmes de Libourne.
De son côté, le maire a indiqué ne pas connaitre l’origine du drame, et précisé que le loyer était toujours prélevé. Il confirme également que «la voisine d’en face, installée depuis trois ans, ne l’a jamais croisée». «La personne étant décédée depuis longtemps, il n’y avait plus d’odeur, rien qui puisse alerter les voisins», a-t-il ajouté.
des personnes âgées souvent isolées
Un drame qui pose la question de l’isolement des personnes âgées, que la ville de Libourne incite pourtant à s’identifier auprès des services de la mairie de façon à ce qu’elles soient contactées régulièrement, et qu’elles puissent bénéficier d’une aide pour le portage de repas par exemple.
«La solidarité familiale et de quartier s'exprime moins. On avait listé les personnes seules dans la commune depuis la canicule, mais il faudrait améliorer ce fichier, appeler davantage les gens seuls en période de crise notamment», a expliqué Philippe Buisson qui évoque le chiffre de 120 personnes âgées vivant seules à Libourne.