Poursuivi pour meurtre sur conjoint, un homme de 61 ans a été condamné par la cour d’assises de Strasbourg (Bas-Rhin) ce vendredi, à 20 ans de réclusion criminelle. La peine est inférieure aux réquisitions du parquet.
C’est un drame qui avait ému la France entière, jusqu’à déclencher de vives réactions au sommet de l’État. Et pour cause, le 10 novembre 2019, Sylvia A. décédait à Oberhoffen-sur-Moder (Bas-Rhin) dans les bras de sa fille, après avoir reçu plusieurs coups de couteau de son compagnon.
Dès le début de l’enquête, Jacqui W. avait reconnu avoir tué son épouse alors âgée de 40 ans. Ivre, il lui avait porté plusieurs coups de couteau, occasionnant quatre plaies profondes au niveau du cou et du thorax. La victime présentait, selon le médecin légiste, «15 plaies de défense» sur la main droite et 22 sur la main gauche.
Même s’il n’était pas poursuivi pour assassinat, l’avocat général Sébastien Pompey a estimé pendant le procès, que le sexagénaire avait littéralement «achevé» la victime au cours d’un acte «réfléchi et programmé». Dès lors, après l’avoir qualifié de «manipulateur» et «menteur», le magistrat avait requis une peine de 25 ans de réclusion.
«C’est déplorable, ce n’est clairement pas assez»
Malgré les excuses de Jacqui W. en fin de procès, la fille de la victime a déploré le verdict pas assez sévère selon elle. «Je suis sous le choc. Bien sûr la peine ne ramènera pas ma mère, mais ce n'est pas normal», a-t-elle réagi.
Si les débats ont fait apparaître un «couple toxique» et deux caractères «dominants» entre qui les violences sont peu à peu «montées en puissance», l’accusation a insisté sur les violences dont la victime était la cible depuis qu’elle avait demandé le divorce.
Deux mois avant le meurtre, Sylvia A. avait déposé une main courante, puis une plainte. D’après sa fille, elle subissait les violences de son conjoint depuis près de quatre ans.