Ils devaient être transférés au tribunal pour être jugés, mais l’absence de personnel pour les escorter leur a permis d’être libéré. Trois détenus du centre pénitentiaire de Valence, dont deux qui devaient comparaître pour violences conjugales, ont donc pu rentrer chez eux, lundi.
Le troisième détenu est lui poursuivi pour trafic de stupéfiant. Ils devaient tous être jugés en comparution immédiate à Valence. Or, aucun agent de l’Arpej (Autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires) n’était disponible pour assurer leur transfert. Ils étaient tous en formation obligatoire, qu’ils doivent impérativement réaliser tous les trois mois. A cause de la crise sanitaire, la totalité de l’effectif a dû la suivre le même jour, plusieurs sessions ayant été supprimées.
Les policiers, habituellement appelés en renfort, n’ont pas pu répondre favorablement. Le commissariat de Valence est en effet un cluster depuis la mi-avril, avec 25 fonctionnaires absents (positifs ou cas contact), rapporte France Bleu. Priorité est donc donnée aux missions de police, avant celles de l’administration pénitentiaire.
Leurs compagnes en danger ?
Reste qu’il s’agit là d’un «dysfonctionnement majeur», regrette un magistrat. Dans l’impossibilité d’être présentés au tribunal et donc d’être jugés, les trois hommes ne pouvaient pas être maintenus en détention. Ils ont donc été libérés jusqu’au 31 mai, date de leur prochaine comparution.
Ces libérations posent plusieurs questions. D’abord, celle de leur présence le 31 mai au tribunal, alors que rien ne les y contraindra. Ensuite, celle concernant la possibilité de récidive. Sachant que deux d’entre eux sont poursuivis pour violences conjugales, le risque est réel pour leurs compagnes. Le parquet a indiqué qu’elles bénéficieront d’un «téléphone grave danger».