Treize personnes ont été interpellées début février par la PJ de Lille et les enquêteurs belges. Les individus sont suspectés d'avoir pillé des camions de marchandises sur les aires des autoroutes transfrontalières.
Les vols étaient quasi-quotidiens. Après repérage, sur des aires d'autoroute à cheval sur la frontière franco-belge, une équipe de malfaiteurs très structurée sévissait en détroussant les camions de marchandises.
Des patrouilles à la frontière avaient d'abord remarqué des utilitaires suspects qui revenaient sur le territoire français à des heures insolites. Après le signalement de plusieurs vols, une enquête d'initiative a donc été ouverte en octobre dernier sous l'autorité du Parquet de Lille et confiée à la Police judiciaire de Lille. Elle a permis d'établir, notamment via de nombreuses surveillances, le rôle des différents individus suspectés de faire partie de cette équipe, avant d'en arrêter certains en flagrant délit dans la nuit du 2 au 3 février.
Au cours de leurs investigations, les enquêteurs, en coopération avec leurs homologues de la Police fédérale belge, ont ainsi acquis la conviction que quatre commanditaires belges, domiciliés outre-Quiévrain, à Charleroi, se chargeaient d'aller sur les aires d'autoroute repérer les cibles, vérifier que les camions étaient chargés. Ensuite, confie une source proche du dossier, ils appelaient les voleurs, sept individus basés à Lille et suspectés d'avoir été les «petites mains» de l'organisation criminelle, chargés de subtiliser les cargaisons avant de les charger dans les utilitaires et de revenir à Lille où le butin était stocké dans l'entrepôt d'un complice.
Butin estimé à plus d'un million d'euros
Un butin des plus variés puisqu'en perquisition, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme de Lille ont saisi des palettes de produits alimentaires, mais aussi de cosmétiques, de chaussures, de trotinettes électriques ou encore d'électro-ménager. Le bénéfice de ces vols en bande organisée est estimé pour l'heure à plus d'un million d'euros.
«Démanteler un réseau aussi structuré, organisé des deux côtés de la frontière, du commanditaire aux voleurs en passant par le logisticien et le receleur présumés est assez rare», poursuit-on de même source.
Au total, 9 personnes ont été interpellées côté Français, mises en examen et placées en détention provisoire le temps de la poursuite des investigations dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire. Ces suspects sont âgés de 26 à 42 ans. Côté Belge, simultanément, 4 personnes ont été arrêtées, suspectées d'être les commanditaires de l'organisation criminelle.