Alors que la tempête Ciaran devrait atteindre les côtes françaises ce mercredi 1er novembre 2023, voici les 5 épisodes météorologiques les plus extrêmes survenus en France depuis les années 1990.
Lothar
Dans la nuit du 25 au 26 décembre 1999, une première tempête exceptionnelle a balayé le nord de la France. Prénommée «Lothar», cette tempête arrivant par l'ouest a connu un creusement explosif sur la Bretagne. Elle s’est formée au large de Terre-Neuve avant de traverser l’Atlantique en moins de 24 heures pour ensuite balayer la France de Brest à Rouen jusqu'au Luxembourg. Elle a dévasté le nord de la France, la Suisse, l'Allemagne et le Danemark, causant des dommages sans précédent avec des vents jusqu'à 272 km/h dans les Alpes bavaroises.
Cette forte tempête a touché la Bretagne à environ 2h du matin et quitté notre territoire par l'Alsace à 11h, et s'est donc déplacée à plus de 100 km/h. Les rafales maximales en France ont été exceptionnelles par leur force et par la superficie du territoire concerné : 56 % du territoire a été touché par la tempête Lothar, tandis que 6 % a été concerné par des vents supérieurs à 150 km/h. La tempête a poursuivi sa route vers l'Allemagne, provoquant des dégâts très graves, similaires à ceux que l’on observe après un cyclone tropical : forêts entières littéralement rasées, notamment dans les Vosges, et bâtiments entièrement détruits.
Martin
Pour de nombreux Français, la tempête Martin se confond avec Lothar, car elle l’a suivie de quelques heures. Toutefois, il s'agit bien de deux événements météorologiques différents. Martin a débarqué par la pointe bretonne, en début d’après-midi, le 27 décembre 1999. Elle a balayé 50 % du pays. Le Poitou-Charentes a particulièrement été touché. Elle s’est ensuite échappée par l’Alsace, 28 heures plus tard, ce qui en fait la tempête majeure la plus longue de ces dernières décennies.
Les deux tempêtes jumelles furent responsables de 92 victimes en France. Les dégâts sur les forêts ont été monumentaux, tandis que des milliers de kilomètres de route ont été ravagés. Les dégâts ont coûté à la France l'équivalent d'un demi-point de P.I.B. (Produit Intérieur Brut), soit entre 8 et 13 milliards d’euros.
Klaus
Le 24 janvier 2009, la tempête Klaus s'est abattue sur les Landes. Les dégâts ont été impressionnants, et le département dévasté. A noter que Météo-France a émis la première alerte rouge pour une tempête, depuis la création du système de vigilance, en 2001. Elle concernait la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Gers, la Haute-Garonne, et les Hautes-Pyrénées. Météo-France prévoyait des pointes de vent à 150 km/h sur le littoral et plus de 130 km/h à l’intérieur des terres.
Finalement, c'est à 4h30 du matin le samedi 24 janvier 2009 que la tempête est arrivée sur l'Aquitaine. Entre 6h et 10h, le vent s'est déchaîné : 141 km/h à Mont-de-Marsan, 172 km/h à Biscarrosse, 137 km/h à Dax. Vers 10h, la tempête s'est calmée pour laisser place à la désolation : 60% du massif forestier landais était à terre, soit près de 230.000 hectares de forêt. Au total, le phénomène météorologique a fait douze morts et les dégâts sont estimés à 1,2 milliard d’euros.
Xynthia
Devant l'imminence d'une tempête potentiellement dévastatrice, les services de Météo-France ont placé quatre départements en alerte rouge (niveau maximum) dans la journée du 27 février 2010 : la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Vienne. Par ailleurs, 69 départements ont été placés en vigilance orange. C'est la deuxième fois qu'un avis de vigilance rouge est mis en place pour des vents violents, depuis la création du dispositif en 2001. La tempête a frappé la France dans la nuit du 27 au 28 février et une partie de la journée du 28. Elle a fait au moins 53 victimes, dont 35 dans le seul département de la Vendée, et de nombreux déplacés à la suite des inondations.
Des rafales de vent à 160 km/h (Île de Ré) et même 161 km/h dans les Deux-Sèvres, voire 200 km/h en haut des Pyrénées (238 km/h au pic du Midi) ont été enregistrées localement. S’il ne s’agit pas d’une tempête record, il s’agit de celle qui, en raison des grandes marées de cette époque, a entraîné le plus de submersions et de dégâts côtiers.
Alex
Le 30 septembre 2020, Météo-France attribue le nom d'Alex à la dépression atlantique qui se dirige alors vers la Bretagne sud. Il s'agit d'une tempête à caractère explosif (bombe météorologique). Le 1er octobre 2020, le département du Morbihan est placé en vigilance rouge pour des vents violents. Les rafales maximales observées ont affecté en particulier le département avec 186 km/h à Belle-Île-en-Mer et 157 km/h à Groix, alors que dans les terres les vents variaient de 100 à 130 km/h. La tempête a touché aussi notamment les Alpes-Maritimes avec d'intenses précipitations et de nombreux dégâts.
Le bilan est très lourd : 11 morts (10 dans les Alpes-Maritimes, 1 dans le Finistère) et 8 disparus, dans les Alpes-Maritimes. Au paroxysme de la tempête, plus de 100.000 foyers ont été privés d'électricité en Bretagne et près de 13.000 foyers ont été plus durablement privés d'électricité. Météo-France a mesuré 60 à 100 millimètres de pluie dans les départements de la Drôme, de l'Ardèche, du Rhône, de l'Ain, de la Saône-et-Loire, du Jura et de la Côte-d'Or. À Saint-Martin-de-Vésubie, dans les Alpes-Maritimes, 500 millilitres d’eau se sont déversés au cours de la seule journée du 2 octobre 2020, un record.