98% des citoyens européens inhalent un air pollué aux particules fines «PM2,5», responsables de près de 400.000 décès par an, selon une enquête du Guardian relayée ce mercredi 20 septembre.
Une étude alarmiste sur le niveau de pollution de l’air sur le Vieux Continent. La quasi-totalité (98%) des Européens respirent un air pollué aux particules fines «PM2,5», selon une enquête du Guardian publiée ce mercredi. Cela signifie que ces Européens résident dans des lieux où le niveau d’exposition à cette source de pollution de l’air est supérieur à la limite de cinq microgrammes par mètre cube (µg/m3) fixée par l’OMS.
Almost everyone in Europe is breathing toxic air https://t.co/3BJj14mMfB
- 98% of Europeans breathing toxic air
- linked to 400,000 deaths a year#Coal power emissions would be a significant driver here https://t.co/GXvLvsLt7c pic.twitter.com/1BUxaApVFg— Greg McNevin (@gregmcnevin) September 20, 2023
Pour parvenir à ce constat, le journal britannique s’est appuyé sur des images satellites détaillées et des mesures provenant de plus de 1.400 stations de surveillance au sol. Ces résultats confirment la grave crise de santé publique traversée par l’Europe, puisque cette source de pollution est responsable de 400.000 décès chaque année sur le continent.
Pour rappel, les «PM2,5» sont de minuscules particules en suspension dans l'air issues de combustibles fossiles. Elles peuvent traverser les poumons et pénétrer dans la circulation sanguine, affectant ainsi presque tous les organes du corps.
Près des deux tiers des Européens vivent dans des zones où la pollution de l'air est plus de deux fois supérieure aux recommandations de l'agence intergouvernementale. Ce sont 30 millions d'Européens qui vivent dans des zones où les concentrations de particules fines sont au moins quatre fois supérieures aux limites fixées par l'OMS.
L’Europe de l’Est plus touchée que l’Europe occidentale
L'Europe de l'Est est nettement plus touchée que l'Europe occidentale par cette pollution aux particules fines, à l'exception de l'Italie où le nord du pays respire un air quatre fois plus chargé en «PM2,5» que les valeurs fixées par l'OMS.
Le pays le plus touché en Europe est la Macédoine du Nord. Près des deux tiers des habitants de ce pays vivent dans des zones où la concentration en «PM2,5» est plus de quatre fois supérieure aux lignes directrices de l'Organisation mondiale de la santé.
Les données révèlent également que la quasi-totalité des habitants de sept pays d'Europe orientale, à savoir la Serbie, la Roumanie, l’Albanie, la Macédoine du Nord, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, ont un niveau d'air deux fois supérieur à celui recommandé par l'OMS.
En Allemagne, les trois quarts de la population vivent avec plus du double de la valeur recommandée par l'OMS. En Espagne, ce chiffre est de 49 % et en France de 37%. A l’inverse, certaines zones du nord de l'Écosse sont parmi les rares en Europe à se situer en dessous de la limite de l’organisation intergouvernementale.
Les pays pauvres sont les plus atteints
Parmi les plus grandes sources d’émission de «PM2,5», on retrouve la circulation, l'industrie, le chauffage domestique et l'agriculture. L'impact de ces dernières frappe davantage les communautés les plus pauvres.
«Les pays les plus touchés sont également ceux dont le revenu moyen est le plus faible, à quelques exceptions près, ce qui illustre le degré d'injustice environnementale que nous connaissons dans l'UE. Il est urgent d'assainir l'air, en particulier en Europe de l'Est, afin d'offrir des chances égales de vivre en bonne santé dans toute l'Europe», a analysé Barbara Hoffmann, professeur d'épidémiologie environnementale à l'université de Düsseldorf.
La semaine dernière, le Parlement européen a voté en faveur de l'adoption des lignes directrices de l'OMS sur les «PM2,5» d'ici à 2035. La loi, devant être finalisée lors de négociations avec le Conseil, fixerait une limite juridiquement contraignante pour les concentrations annuelles de «PM2,5» de 5 µg/m3, contre 25 µg/m3 aujourd'hui.