En direct
A suivre

Voici les 10 pays qui consomment le plus de viande dans le monde, selon une étude

Selon le ministère de l'Agriculture, la consommation de viande par habitant en 2021 est évaluée à 85,1 kg. [Kyle Mackie / Unsplash ]

Après avoir presque quintuplé depuis 1960, la consommation mondiale de viande devrait encore augmenter de 15% d’ici à 2031, ce qui représente un véritable problème pour l'avenir de notre planète. Voici les pays où l'on consomme le plus de viande au monde.

Passée de 70 millions de tonnes en 1961 à 339 millions en 2020 en raison de l’industrialisation massive de l’élevage, qui a accompagné l’élévation du niveau de vie des pays occidentaux après la seconde guerre mondiale, la production de viande devrait continuer à croître dans les décennies qui viennent, notamment dans les pays émergents. Elle pourrait atteindre 524 millions de tonnes en 2080, selon les projections réalisées par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). 

Selon ces projections pour l'année 2023, la population mondiale va consommer cette année 143 millions de tonnes de poulets, 122 millions de tonnes de porcs, 76 millions de tonnes de bœufs et 17 millions de tonnes de moutons. Cette consommation devrait encore progresser de 15% d'ici à 2031 (+17 % pour le porc, +16 % pour le poulet, +4 % pour le bœuf), une hausse pour les trois quarts due aux pays émergents, rappelle la FAO. 

capture_decran_2023-09-12_a_17.17.08-taille640_65008a40b347a.jpg

Hong Kong, les USA et l'Australie sur le podium

Toujours selon les données de la FAO, c'est à Hong Kong qu'on mange le plus de viande (136,2 kilos par habitant en 2020), devant les États-Unis (126 kg), l'Australie (120 kg) et la Mongolie (111 kg). L'Argentine, l'Espagne et l'île de Saint-Vincent-et-les-Grenadines suivent avec une consommation qui dépasse les 100 kg de viande par personne et par an. Macao, le Brésil et Israël ferment le top 10. Si les pays les plus riches ont tendance à manger plus de viande, le statut et la place de la viande dans la cuisine locale jouent également un rôle majeur dans les habitudes de consommation.

Ainsi, à l'inverse, c'est au Burundi (3 kg par habitant en 2020), en République démocratique du Congo (3,1 kg) et au Bangladesh (4,25 kg) que l'on en mange le moins. Globalement, la consommation de viande est fortement réduite en Afrique et en Asie du Sud, en raison de son coût trop élevé pour de nombreuses personnes vivant dans ces régions, mais aussi de facteurs culturels, voire d'un mélange des deux. En Chine, la consommation de viande par habitant a été multipliée par vingt depuis 1961, passant de 3,35 kg à 61,89 kg.

Les difficultés économiques et d'approvisionnement dans les régions en conflit contribuent également à la faible consommation de viande dans certains pays. C'est notamment le cas en Syrie, en Irak, en Afghanistan et au Yémen. Il en va de même pour la Corée du Nord.

capture_decran_2023-09-12_a_16.28.26-taille640_65008a67ca44c.jpg

Une forte consommation en Europe et en France

Dans l'Union européenne, la consommation moyenne de viande est évaluée à 75,82 kilos par an et par habitant, l'Espagne et le Portugal arrivant en tête (89 kg), la Pologne (77 kg) et l'Allemagne (79 kg), contre seulement 49 kg en Moldavie. Selon le ministère de l'Agriculture, la consommation de viande par habitant en 2021 en France est évaluée à 85,1 kg, dont 31,7 kg de porc, 28,6 kg de volaille, 22,1 kg de veau et de bœuf et 2,2 kg de mouton. Elle se situait à 44 kilos en 1950 et avait atteint un pic de 94 kg en 1998. 

Toutefois, comme dans d’autres pays occidentaux, la consommation de viande baisse régulièrement en France. Là où elle représentait 23,7% du panier alimentaire moyen des Français en 1960, la viande représente désormais 20,4% du même panier, selon une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Un impact environnemental conséquent

Des études, comme celle publiée dans la revue scientifique Nature en 2018, suggèrent que les pays occidentaux devraient réduire leur consommation de viande de 90% pour limiter le réchauffement climatique à des niveaux acceptables. Afin que les besoins nutritionnels des populations soient comblés malgré la diminution de la consommation de viande, les auteurs de l'étude préconisent l'augmentation de la consommation de légumineuses (comme les lentilles, les haricots, les pois chiches). Ces aliments sont riches en protéines et ont un impact moindre sur le climat et les ressources par rapport aux produits d'origine animale.

En effet, notre alimentation a un impact très variable sur l’environnement selon les produits consommés. On estime ainsi qu’entre une alimentation «classique» et un régime moins carné, les émissions de gaz à effet de serre passent de 1,6 tonne à 1 tonne de CO2 équivalent par an et par habitant. Ceci est lié au fait que la production de viandes et laitages est plus émettrice de gaz à effet de serre que celle des fruits et légumes.

Toutefois, selon les études, le niveau d’émissions varie selon le type de produits carnés : un kilogramme de bœuf émet beaucoup plus de gaz à effet de serre qu’un kilogramme de poulet, par exemple. C’est en particulier dû au fait que les ruminants produisent d’importantes quantités de méthane, un gaz qui contribue fortement à l’effet de serre.

capture_decran_2023-09-12_a_16.34.17-taille640_65008a93435c7.jpg

14,5% des émissions de gaz à effet de serre

D’après la FAO, dans un rapport de 2013, le secteur de l’élevage serait à l’origine de 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), dont 9,3% pour les bovins. La FAO estime par ailleurs que 70% des terres agricoles dans le monde sont utilisées pour les besoins de l’élevage, dont l’essentiel sur des espaces non cultivables (prairies, montagnes, steppes, savane). Une partie est issue de la déforestation, que ce soit pour les espaces de pâturage ou la mise en place de cultures destinées à l’élevage.

Selon les estimations, cette activité émet environ 7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus que les Etats-Unis et la France réunis. 

13.500 litres d'eau pour produire 1kg de boeuf

Enfin, au-delà du réchauffement climatique, l’élevage est une source d’émissions de polluants atmosphériques (ammoniac, particules) et de pollution de l’eau (nitrates...). Par ailleurs la production d’aliments pour les animaux mobilise non seulement des surfaces agricoles, mais aussi des ressources en eau. Elle peut également recourir aux pesticides, eux-mêmes à l’origine de pollutions de l’eau, du sol et de l’air.

 
Sur le même sujet
 
Ces 7 aliments qui contiennent plus de fer que la viande rouge
 

La production de viande est en effet très consommatrice d’eau. En élevage industriel, la production d’un kilo de bœuf absorbe par exemple 13.500 litres d’eau, bien plus que pour le porc (4.600 litres) et le poulet (4.100 litres). C’est aussi bien plus élevé que la quantité nécessaire à la culture de céréales, telles que le riz (1.400 litres), le blé (1.200 litres) ou le maïs (700 litres).

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités