Alors que ce vendredi 23 juin marque le dernier jour du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, souligné par une prise de parole d'Emmanuel Macron dans la matinée, la militante écologiste Greta Thunberg participe au même moment à une manifestation pour le climat.
Elle compte bien se faire entendre. Présente à Paris en marge du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, Greta Thunberg participe, ce vendredi matin, à une manifestation pour le climat.
L'icône de la lutte contre le réchauffement climatique prévoit ainsi de se mobiliser dès 8h30. Un horaire qui n'est pas choisi au hasard puisqu'il coïncide avec une interview d'Emmanuel Macron.
Le président de la République doit en effet être interrogé au même moment depuis le Palais Brongniart, à Paris, où se tient le sommet, notamment pour définir les axes pris durant l'événement en matière de Transition écologique ou de lutte contre la pauvreté.
Après avoir obtenu son baccalauréat, Greta Thunberg avait annoncé, le 9 juin dernier, mettre fin à sa grève hebdomadaire de l'école pour le climat entamée en 2018.
L'initiatrice du mouvement «Fridays for Future» («Les vendredis pour le futur») avait prévenu qu'elle n'entendait pas pour autant se démobiliser, avertissant même que le combat «vient tout juste de commencer».
Une volonté qu'elle a du reste rappelée hier, lors d'une conférence organisée au théâtre du Châtelet, où, interrogée sur ses ambitions futures, elle a déclaré «n'avoir pas vraiment le choix de continuer l'activisme.»
«Continuer de prendre la parole et agir»
Selon Greta Thunberg, «la crise climatique n'est pas quelque-chose qui va s'amoindrir». Dans la mesure où, dit-elle, elle a «le privilège de pouvoir prendre la parole et d'agir», elle se sent investie d'une «responsabilité» en la matière.
Plus tôt dans la semaine, mercredi 21 juin, la militante suédoise s'était d'ailleurs déjà distinguée en participant à un rassemblement de soutien au mouvement des Soulèvements de la Terre, dont la dissolution avait été présentée le même jour en Conseil des ministres.
De manière générale, selon Greta Thunberg, les décisions politiques prises sur le terrain de la lutte contre le réchauffement climatique ne vont pas assez loin au regard de l'urgence, légitimant de fait les actions du groupe écologiste, pourtant considéré dangereux par le pouvoir.
Un fragile point d'accord existe pourtant entre Greta Thunberg et le président de la République. Le scénario d'une hausse moyenne des températures de 2,8 °C au niveau mondial - 4 °C en France - d'ici à 2100, selon un rapport intermédiaire du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), menace avant tout les pays les plus fragiles.
Pourtant, alors que la restructuration des dettes des pays pauvres et vulnérables au changement climatique fait partie des enjeux du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, il est vraisemblable de penser que les décisions prises seront loin de rencontrer l'assentiment de la militante écologiste. Greta Thunberg a en effet régulièrement assimilé ces grands barnums officiels, dont les COP, à de vastes opérations de «greenwashing».