La pollution de l'air provoque encore chaque année en Europe le décès prématuré d'au moins 1.200 enfants et adolescents, selon un rapport de l'Agence européenne de l'environnement (AEE) publié lundi. La tendance est toutefois à l'amélioration.
Il ne fait pas bon respirer. La pollution de l’air reste le principal risque environnemental pour la santé des mineurs, tout comme celle des adultes. Selon un nouveau rapport de l'Agence européenne de l'environnement publié ce lundi 24 avril, au moins 1.200 enfants et adolescents meurent prématurément chaque année en Europe.
«La pollution de l'air cause plus de 1.200 décès prématurés par an chez les moins de 18 ans en Europe et augmente significativement le risque de maladie plus tard au cours de leur vie», a écrit l'AEE dans son rapport. Et ce, «malgré des progrès au cours des années passées, le niveau de plusieurs des principaux polluants de l'air persiste à rester au-dessus des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, notamment dans le centre et l'est de l'Europe, ainsi qu'en Italie», tient à souligner l'organisation dépendant de l'Union européenne.
Facteur de développement de maladies chroniques
Selon un autre rapport publié par l'AEE en novembre, au moins 238.000 personnes, tous âges confondus, sont mortes prématurément en 2020 en Europe à cause de la pollution de l'air dans les pays membres de l'agence (Union européenne, Turquie, Norvège, Suisse, Islande et Liechtenstein).
Même si la part des enfants et adolescents impactés par la pollution de l'air est «relativement faible» par rapport à l'ensemble de la population, mourir si tôt «représente une perte d'avenir potentiel ainsi qu'un fardeau significatif de maladies chroniques tant dans l'enfance que plus tard dans la vie», souligne l'AEE.
L'agence recommande de se focaliser sur la qualité de l'air aux abords des écoles et des crèches, ainsi que des installations sportives et des transports en commun.
7 millions de morts par an
Tous âges confondus, 97% de la population urbaine ont été exposés en 2021 à un air non conforme aux recommandations de l'OMS, selon les dernières données dévoilées lundi. Dans son rapport de novembre, l'AEE avait toutefois noté que l'Union européenne était sur la bonne voie pour réaliser son objectif de réduction de plus de 50% des décès prématurés en 2030 par rapport à 2005.
Au début des années 1990, les particules fines provoquaient près d'un million de décès prématurés dans les 27 pays de l'UE. En 2005, 431.000 personnes en mourraient encore, selon les données de l'agence. La situation européenne reste cependant globalement meilleure qu'ailleurs sur la planète : d'après l'OMS, la pollution de l'air est à l'origine de sept millions de morts prématurées par an dans le monde, un bilan proche de celui causé par le tabagisme ou la mauvaise alimentation.
Plusieurs centaines de milliers de ces décès concernent les moins de 15 ans, selon l'organisation onusienne. Ces lourds bilans l'avait conduite en septembre 2021 à établir des limites plus contraignantes pour les principaux polluants de l'air, pour la première fois depuis 2005.