La démolition du «Signal», immeuble devenu symbole de l'érosion du littoral atlantique en France à cause de la montée des eaux, a commencé ce vendredi 3 février à Soulac-sur-mer en Gironde.
La page prête à être tournée. «Le Signal» est une barre de quatre étages à Soulac-Sur-Mer (Gironde), construite en 1967 à 200 mètres de l'océan, qui n'est plus aujourd'hui distante que d'une vingtaine de mètres, en raison de l'érosion du littoral. Ce vendredi, l'immeuble sera démoli après dix ans de bataille juridique.
Ce chantier de démolition a officiellement été lancé à 10h, en présence du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu et de la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard.
Les travaux devraient durer environ trois mois, au terme desquels la nature devrait reprendre ses droits. En effet, l’Office national des forêts (ONF) a été chargé de refaire la dune.
31 communes menacées par la montée des eaux
L'histoire chaotique du «Signal» a démarré en 2014. Après une série de grandes marées et de fortes houles, l'immeuble s'est alors retrouvé qu'à quelques mètres de l'océan. Une situation qui a fragilisé la structure, la menaçant même de s'effondrer. Les autorités ont donc décidé son évacuation. Ainsi, cette barre comprenant 78 logements n'est plus habitée depuis presque dix ans.
Aujourd’hui @ChristopheBechu et @BCouillard33 se rendent à Soulac-sur-Mer. Les ministres lanceront le chantier de destruction de l’immeuble Le Signal victime du recul du trait de côte.
Pour comprendre les raisons de cette érosion, c’est par ici pic.twitter.com/G7rwMFi4h1— Ministères Écologie Énergie Territoires (@Ecologie_Gouv) February 3, 2023
C'est finalement fin 2020, après six ans de feuilleton juridico-administratif, que les copropriétaires ont obtenu gain de cause avec une indemnisation à hauteur de 70 % de la valeur originelle de leur logement. Toutefois, il s'agit d'un «accord one shot» voté au Parlement, qui «ne fera pas jurisprudence» pour éviter d'élargir le fonds «Barnier», dédié uniquement aux risques naturels majeurs, aux milliers de propriétaires menacés par l'érosion dunaire.
Car dans la région Nouvelle-Aquitaine, selon le Groupement d'intérêt public (GIP) littoral, principal acteur local de la gestion de l'érosion, entre 750 et 6.700 logements et commerces pourraient être avalés par l'océan d'ici à la moitié du siècle, si rien n'est fait.
Et plus largement, ce sont 31 communes qui sont aujourd'hui menacées par la montée des eaux sur le littoral aquitain. Car d'après les scientifiques de l'Observatoire, le littoral sableux du golfe de Gascogne pourrait reculer de 50 mètres, et les côtes rocheuses du Pays basque de 27 mètres, d'ici 2050.