Les 27 Etats membres de l'UE ont approuvé ce mercredi 29 juin le projet de la Commission de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en Europe à partir de 2035.
Plus d’essence, ni de diesel. Les Etats membres de l’Union européenne ont approuvé ce mercredi 29 juin le projet de loi de la Commission, concernant la réduction à zéro des émissions de CO2 des voitures neuves, à partir de 2035. Dans les faits, cela signifie que les moteurs thermiques (et hybrides) seront remplacés par des engins électriques. Une mesure qui ne concerne que l'Europe.
Le Parlement européen avait déjà approuvé la proposition mercredi 9 juin, malgré une farouche opposition de la droite. Les eurodéputés, réunis en séance plénière à Strasbourg, avaient ainsi validé le texte sur la régulation des émissions de CO2 des voitures et camionnettes, qui s'inscrit dans l'ambitieux plan climat de l'UE.
Ce vote serré avait déterminé leur position avant les négociations avec les Etats membres pour finaliser un compromis. Ainsi, à la demande de quelques pays, dont l'Allemagne et l'Italie, les Vingt-Sept ont accepté d'envisager un possible feu vert à l'avenir pour des technologies alternatives comme les carburants synthétiques (e-carburants) ou motorisations hybrides rechargeables si celles-ci permettent d'atteindre l'objectif de supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules.
Les ministres européens de l'Environnement, réunis à Luxembourg, ont également approuvé une extension de cinq ans de l'exemption des obligations en matière de CO2 accordée aux constructeurs «de niche» ou ceux produisant moins de 10.000 véhicules par an, jusqu'à fin 2035. Cette clause, dite parfois «amendement Ferrari», profitera notamment aux marques de luxe.
LA DROITE S'INQUIÈTE DES CONSÉQUENCES
Ces mesures doivent désormais repasser devant les eurodéputés, toujours très divisés sur le sujet.
L'objectif du «zéro émission» avait en effet fait l'objet d'une âpre bataille dans l'Hémicycle, avec un amendement du PPE (droite pro-européenne et première force au Parlement) proposant de viser plutôt une réduction de 90% des émissions automobiles en 2035. Cela aurait permis de poursuivre la vente de voitures hybrides.
L'amendement avait finalement été rejeté de peu. A l'inverse, les Verts, qui voulaient avancer l'interdiction des moteurs thermiques à 2030, n'avaient pas non plus convaincu.
La droite, qui appelait à prendre aussi en compte le carbone émis pour la production d'une voiture, avait par ailleurs échoué à faire passer un amendement promouvant l'usage de «carburants synthétiques» potentiellement plus écologiques que les fossiles. De même «imposer le «zéro émission» reviendrait à condamner tout un pan de l'activité industrielle et pénaliserait fortement les consommateurs», a estimé Agnès Evren (PPE).
Elle fustigeait alors un texte qui «empêchera de commercialiser des véhicules hybrides performants ou des véhicules utilisant des biocarburants», dont la production pourrait s'avérer moins chère et moins émettrice de carbone que les véhicules électriques.
Les écolos et les ONG se réjouissent
«Nous fixons un cap clair à l'industrie en soutenant la fin des moteurs thermiques en 2035, une victoire importante et cohérente avec l'objectif de neutralité carbone pour 2050», puisqu'une voiture roule en moyenne 15 ans, s'était félicité Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission Environnement au Parlement. Avec treize ans pour changer l’industrie la plus importante en matière d'emplois en Europe, «l'entrée dans l'électromobilité est une façon de protéger à la fois le climat et les emplois de ce secteur dans le temps», a confirmé l'eurodéputé allemand Michael Bloss (Verts).
En outre, «la suppression progressive des moteurs à combustion est une opportunité historique de mettre fin à notre dépendance au pétrole», tandis que la production accrue de véhicules électriques contribuera à en abaisser le prix, s'est réjoui Alex Keynes, de l'ONG Transport&Environment.