Le premier plan national pour protéger le lynx boréal, rendu public ce 15 avril, vise à «rétablir l'espèce dans un bon état de conservation». Ces animaux avaient disparu du sol français au début du XXe siècle avant d'y être réintroduit.
L'objectif de ce plan national, qui porte sur la période 2022-2026, entend mieux protéger le plus grand félin sauvage présent en Europe car il reste menacé d'extinction en France où l'on y dénombre environ 150 individus. «La situation de sa population reste préoccupante et contrastée selon les massifs» où il est présent, le Jura et les Alpes et en nombre très faible dans les Vosges, souligne la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili en introduction de ce document de près de 200 pages.
D'ailleurs, des expertises scientifiques seront mises en place lors de la première année du plan pour «collectivement fonder les actions à venir sur des bases scientifiques reconnues et partagées», a précisé Barbara Pompili.
Victimes de braconnage
Dans le massif des Vosges toutefois, où l'espèce est présente en très petit nombre et est en danger critique d'extinction, ce plan n'exclut pas des «renforcements de population» en menant une concertation pour que de telles opérations soient couronnées de succès. En effet, les précédentes réintroductions de lynx n'ont pas fonctionné.
Et en cas de braconnage, le conseil scientifique devra «éclairer une éventuelle décision quant au remplacement des individus morts». Il n'est en revanche pas prévu de tuer un quota de lynx, comme cela est le cas pour le loup.
Enfin, pour assurer la diversité génétique et la survie de l'espèce, l'association Férus et le Centre Athénas, spécialisé dans la sauvegarde du lynx, réclament des réintroductions de ces félins, mais chasseurs et éleveurs y sont opposés, préférant que l'animal «s'étende naturellement».