Une étude américaine menée par une centaine de scientifiques a permis de dresser un état des lieux inquiétant de la pollution dans les rivières aux quatre coins de la Terre. Des traces de tous types de médicaments ont été décelées dans la quasi-totalité des cours d’eau du monde.
Basée sur plus de 1.000 échantillons prélevés dans les rivières de 104 pays à travers le monde, la vaste étude de l’Académie Nationale des Sciences des Etats-Unis menée par 127 chercheurs a mis en lumière l’état alarmant de la pollution des rivières sur le globe.
Le constat dressé a été sans appel : un quart des rivières de la planète ont atteint un niveau de pollution jugé dangereux pour les écosystèmes. Dans la même lignée, seuls trois cours d’eau (en Islande et au Venezuela) sur 258 analysés ne contenaient pas le moindre résidu médicamenteux.
Ingérés pour se soigner, les médicaments sont ensuite rejetés dans les eaux usées, qui se déversent elles-mêmes dans les rivières du monde entier. Par conséquent, les sites les plus touchés par cette pollution ont été ceux qui ne bénéficiaient pas de stations d’épurations d’eau efficaces, comme en Asie du Sud, en Afrique subsaharienne et en Amérique du Sud.
Deux problématiques et deux moyens d’action
Cette pollution a eu un double effet néfaste puisqu’elle a permis le développement de bactéries résistant aux médicaments et a entraîné la dégradation de la faune et la flore aquatique.
Pour remédier à ces deux problématiques, les chercheurs ont insisté sur l’importance de la réduction de la consommation de médicaments, tout en appuyant sur la nécessité de développer les infrastructures d’épuration dans les pays peu développés.
D’après l’étude, la France a été positionnée dans la moyenne des pays européens concernant cette pollution médicamenteuse des eaux.