Les journalistes et scientifiques de l'ONG Climate Central ont conçu un outil pour observer les effets de la montée des eaux sur les villes en fonction de l'augmentation de la température mondiale. Plusieurs villes françaises sont menaçées.
Plus de 180 villes et lieux autour du globe ont ainsi été modélisées pour observer les conséquences d'une montée des eaux plus ou moins importante, causée par le réchauffement climatique.
Sur un site web dédié, les internautes peuvent déplacer le curseur de l'augmentation de la température mondiale (de 1,5°C à 4°C) et observer les effets sur telle ou telle ville.
La Cathédrale Saint-André de Bordeaux les pieds dans l'eau
Trois villes françaises font partie de l'expérience : Bordeaux, Nice et Anglet. Ainsi, selon la modélisation de Climate Central (disponible ci-dessous), la cathédrale Saint-André de Bordeaux aura un jour ou l'autre les pieds dans l'eau si nous maintenons notre trajectoire actuelle en matière d'émission carbone (soit 3°C de réchauffement planétaire).
En Europe, les chercheurs montrent que les villes de Londres, Glasgow, Copenhague, Dublin, Séville, Catane ou encore Split sont menacées à plus ou moins long terme par la montée des eaux. L'Asie, qui compte neuf des dix mégapoles à plus haut risque, sera le continent le plus durement frappé.
Un phénomène inéluctable
Même si l'humanité parvient à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, le niveau des mers va monter pendant des siècles jusqu'à inonder des villes actuellement habitées par un demi-milliard de personnes, estiment les scientifiques.
Le phénomène pourrait se poursuivre au delà de 2100 sous l'effet du réchauffement de l'eau et de la fonte des glaces, quelle que soit la vitesse de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
5% de la population mondiale menacée
«Environ 5% de la population mondiale vit actuellement sur des terres situées sous le niveau qui sera atteint en marée haute sous l'effet du dioxyde de carbone déjà accumulé dans l'atmosphère par l'activité humaine», a déclaré à l'Agence France-Presse Ben Strauss, président de Climate Central.
La concentration actuelle de CO2 est de 50% supérieure à celle du niveau préindustriel et la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté de 1,1°C. C'est déjà suffisant pour faire monter le niveau des mers de près de deux mètres, que cela prenne deux ou dix siècles, alerte Ben Strauss.
La limite de 1,5°C inscrite dans l'Accord de Paris et que les pays du monde entier vont essayer de maintenir au sommet COP26 de Glasgow le mois prochain pourrait donc se traduire par une montée des eaux de près de trois mètres sur le long terme.