Le corail se meurt. A l'échelle mondiale, 14% des coraux ont disparu entre 2009 et 2018, selon un rapport publié ce mardi 5 octobre par le Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens (GCRMN). Le réchauffement climatique est présenté comme le principal responsable. Mais pas le seul.
Au niveau local, les récifs subissent d'autres «pressions» telles que «la surpêche, un développement côtier non durable et une baisse de la qualité de l'eau», indique le document. Sur la période étudiée, le monde a perdu l'équivalent de 11.700 km2 de corail, soit plus «que tout le corail vivant d'Australie».
New #GCRMN #WorldCoralReefStatus report FACT: The world has lost around 14% of its corals since 2009. This represents about 11,700 km2 of coral – an area nearly 75 times the size of #Glasgow #ClimateAction #ForCoral #COP26 https://t.co/6vjzDrk6nF @Glasgow_Live pic.twitter.com/eDpQX3WWJ1
— ICRI Secretariat (@ICRI_Coral_Reef) October 5, 2021
Pour arriver à ces conclusions, le GCRMN a recueilli des données sur 12.000 sites, dans 73 pays. Les résultats offrent «le panorama scientifique le plus précis à ce jour des dégâts que provoque la hausse des températures sur les récifs coralliens du monde entier», précise le réseau dans un communiqué.
Mêmes si les coraux «couvrent moins de 1% du plancher océanique», leur perte est une catastrophe en matière de biodiversité et au-delà. En effet, ces récifs «abritent au moins un quart de l'ensemble de la faune et la flore marines, tout en constituant un habitat crucial et une source de protéines (et de) médicaments». Selon le GCRMN, «au moins un milliard de personnes dans le monde (en) dépendent» pour se nourrir ou se protéger des tempêtes et de l'érosion.
En analysant dix régions coralliennes, les experts ont constaté que les «épisodes de blanchissement», dont un particulièrement marqué en 1998, étaient le principal facteur de disparition des coraux. Sachant que ce phénomène est dû «à la hausse des températures de surface de la mer», le réchauffement climatique est identifié par le GCRMN comme «la plus grande menace qui pèse sur les récifs mondiaux».
A un mois de la COP26, le directeur général de l'Institut australien des sciences de la mer, Paul Hardisty, appelle ainsi chacun à faire sa part «en limitant au plus vite les émissions mondiales de gaz à effet de serre». Il se joint aux autres experts pour insister sur le fait que «de nombreux récifs coralliens dans le monde demeurent résilients et peuvent se reconstituer», à condition que «des mesures immédiates soient prises».