Les niveaux annuels autorisés de dioxyde d'azote et de particules en suspension ont de nouveau été régulièrement dépassés en 2012 en Ile-de-France, surtout à Paris et le long des axes routiers majeurs de la région, indique le bilan annuel d'Airparif présenté mercredi.
"La qualité de l'air reste insatisfaisante en Ile-de-France", estime l'organisme chargé des contrôles, tout en notant "une certaine stabilité depuis plusieurs années".
"Le dioxyde d'azote reste un des enjeux principaux en matière de pollution atmosphérique en Ile-de-France", relève Airparif. Cette pollution, surtout liée au trafic des véhicules diesel, est très prégnante dans la capitale avec 9 Parisiens sur 10 exposés à des dépassements.
Globalement 3 millions de Franciliens --un chiffre en léger recul-- sont concernés par des taux moyens de dioxyde d'azote excessifs, concentrés à proximité des grands axes.
La valeur limite annuelle est ainsi dépassée sur 15% du réseau routier francilien et 80% des voies parisiennes.
Pour les particules PM10 (inférieure à 10 micromètres), quelque 2,4 millions de personnes (2,7 millions en 2011) sont exposées à trop de dépassements de seuils.
Pour les particules fines (PM2,5), le schéma est très similaire: la valeur limite annuelle est respectée loin du trafic, mais dépassée à proximité de grands axes.
A la suite d'un abaissement des seuils d'information (de 80 à 50µg/m3) et d'alerte (125 à 80 µg/m3) sur les PM10 fin 2011, les dépassements ont été plus nombreux, essentiellement en raison du changement de procédure, note Airparif.
La pollution aux particules a des sources multiples (trafic routier, industrie, agriculture, chauffage) et est au centre de la polémique sur la fiscalité avantageuse du diesel. En affinant les mesures, Airparif estime qu'en Ile-de-France, à proximité du trafic routier, 45% des particules proviennent du trafic local.
Airparif souligne que Bruxelles a déclenché un contentieux avec la France au sujet des particules PM10, trop présentes dans une quinzaine d'agglomérations de l'Hexagone, et qu'une procédure similaire pourrait être ouverte pour le dioxyde d'azote.