Les tortues marines, autrefois victimes d'un pillage "quasi systématique" de leurs nids sur les plages de Guyane, y pondent désormais plus tranquillement grâce à la surveillance serrée menée depuis une quinzaine d'années, selon un bilan établi mercredi par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
"Alors qu'on recensait plus que 9.000 nids de tortues marines en Guyane au début des années 2000, 16.000 ont été recensés l'an dernier", indique à l'AFP Eric Hansen, délégué interrégional en outre-mer.
En 1999, l'ONCFS estime que près de 80% des nids faisaient l'objet de pillages sur les plages isolées. Un taux qui serait aujourd'hui de moins de 1% sur les plages suivies par l'organisme.
La valeur marchande des œufs de tortues, espèces protégées, "un peu comme pour les champignons, varie avec la saison", explique M. Hansen, qui estime qu'un oeuf peut être négocié au marché noir 1 à 2 euros, sachant qu'un nid peut compter de 100 à 120 oeufs.
Ce pillage "quasi-systématique" constituait, selon ce responsable, "une atteinte grave à la survie" de trois espèces principales de tortues marines qui fréquentent les plages guyanaises: l'emblématique tortue Luth, la plus grosse tortue existante, la tortue verte et la tortue olivâtre.
Après une agression d'un agent sur une plage, en 1999, les moyens ont été accrus contre les braconniers, venus principalement du Suriname voisin, selon M. Hansen. Les missions de contrôle représentent aujourd'hui quelque "400 jours/agents" concentrés sur la période de ponte, entre février et août.