La fonte de la banquise de l'Arctique, qui vient d'atteindre son record absolu, est "un indicateur très visible, palpable, du réchauffement climatique", qui doit "nous encourager à tout mettre en oeuvre pour stabiliser notre climat", a souligné le climatologue français Jean Jouzel.
"Ce n'est pas la route qu'on est en train de prendre", a-t-il souligné mercredi à l'AFP.
La superficie minimale de la banquise en été, de 7 à 8 millions de km2 il y a 50 ans, a diminué aujourd'hui de près de moitié, à 4,10 millions de km2, et "va continuer à fondre pendant deux ou trois semaines", a-t-il indiqué. "C'est un indicateur très visible, palpable, du réchauffement climatique", a-t-il ajouté.
Le vice-président du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évoution du climat) cite d'autres signes cet été d'un "réchauffement exceptionnel" de l'Arctique : la fonte de la neige sur quasi toute la surface du Groënland, ce qui contribue à l'élévation du niveau de la mer, le détachement d'un immense bloc de glace d'un glacier du Groënland...
Il relève aussi que les régions de l'Arctique "se réchauffent près de deux fois plus rapidement que la moyenne globale". En effet, la fonte de la glace de mer et celle de la neige (comme au Groënland) "remplace des surfaces réfléchissantes par des surfaces absorbantes", et donc "accélère le réchauffement".
"Il faut tout mettre en route, et vite, pour que notre climat se stabilise, mais ce n'est pas la route qu'on est en train de prendre", a-t-il noté.