Total lancera la semaine prochaine l'intervention sur le puits défaillant afin de colmater la fuite de gaz intervenue fin mars sur le gisement d'Elgin en mer du Nord, a déclaré vendredi le directeur financier du groupe pétrolier, Patrick de la Chevardière.
Après avoir posé sur le puits défaillant un dérivateur, qui permet d'éloigner le gaz des installations, "nous nous préparons à démarrer l'intervention sur le puits la semaine prochaine et nous sommes toujours confiants que cela permettra d'arrêter la fuite de gaz", a déclaré M. de la Chevardière, lors d'une conférence téléphonique consacrée aux résultats trimestriels du groupe pétrolier français.
Cette intervention (appelée top kill en anglais) consiste à injecter des boues lourdes dans le puits, pour bloquer le gaz qui s'en échappe depuis fin mars. M. de la Chevardière a précisé que le groupe continuerait parallèlement à forer deux puits de secours, qui permettraient de mettre fin à la fuite au cas où l'intervention sur le puits échouerait.
"Par précaution, nous continuerons à forer les puits de secours. Le forage du premier a démarré la semaine dernière et celui du deuxième devrait démarrer la semaine prochaine ou la suivante", a-t-il assuré.
Concernant l'impact financier de la fuite, il a précisé que le coût des opérations pour colmater la fuite s'élevait à 1,5 million de dollars par jour, soit dans le haut de la fourchette de 1 à 1,5 million annoncée début avril.
Ce à quoi s'ajoute une perte de production d'environ 50.000 barils équivalent pétrole par jour, qui pèse sur les résultats du groupe à hauteur "d'environ 1,5 million de dollars par jour, soit environ 50 millions de dollars jusqu'à présent", a-t-il énuméré.
Le groupe est resté évasif quand à la date à laquelle l'extraction du gisement d'Elgin et de celui, voisin, de Franklin (également interrompue depuis fin mars) pourrait reprendre.
"Nous ne redémarrerons la production d'Elgin-Franklin que lorsque nous pourrons le faire en toute sécurité et en accord avec les exigences des autorités compétentes du Royaume-Uni", a-t-il indiqué, ajoutant qu'"il y a une possiblité que nous redémarrions (la production des deux champs) à un moment donné avant la fin de l'année".
Dans l'hypothèse où elle ne reprendrait pas d'ici la fin de l'année, la production annuelle d'hydrocarbures du groupe pourrait être "stable", alors que Total avait confirmé en février viser une hausse de 2,5% par an en moyenne entre 2010 et 2015, a-t-il prévenu.
Enfin, le directeur financier est revenu sur deux autres incidents qui affectent la production du groupe : une fuite de gaz intervenue sur un puits dans le sud du Nigeria, et le sabotage fin mars d'un gazoduc au Yémen.
"Nous préparons une opération de reconditionnement (remplacement d'éléments, ndlr) du puits endommagé au Nigeria", tandis qu'au Yémen, il a confirmé, comme l'a annoncé la compagnie locale Yemen LNG, que le gazoduc, qui venait d'être réparé après un premier sabotage fin mars, a été de nouveau endommagé et serait donc à nouveau réparé.
"L'impact financier et en termes de production de ces incidents devrait être limité", a-t-il dit.