La reprise est fragile, mais elle est là. François Hollande a en effet annoncé lundi 19 octobre une croissance de 1,1% en 2015, corrigeant à la hausse la première prévision de Bercy, qui tablait sur un taux de 1%.
Cette nouvelle estimation correspond à celle de l’Insee, ainsi qu’à celle de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Mais une fois passé le cap de la sortie de crise, peut-on espérer une relance de l’activité durable et créatrice d’emplois? Les derniers indicateurs semblent aller dans ce sens.
Des signaux prometteurs
Souvent perçu comme un signal de redémarrage économique, l’intérim est le premier secteur à progresser. Il a en effet augmenté de 3,6% au deuxième trimestre, avec 19 100 nouveaux postes, et de 2% sur un an, selon les derniers chiffres de la Dares. Et dans l’ensemble, le climat des affaires est plutôt positif. Le mois dernier, l’Insee a en particulier souligné une progression dans le commerce de détail et l’industrie. Autre indicateur encourageant, le marché des poids lourds, souvent perçu comme un baromètre de la situation économique globale, a montré des premiers signes de reprise au printemps. Après trois ans de crise, les immatriculations ont en effet bondi de 18,7% en avril.
Ce début de relance se répercute d’ailleurs sur la confiance des ménages. Elle a en effet atteint en septembre son plus haut niveau depuis octobre 2007. Un optimisme dû à la hausse du pouvoir d’achat, estimée à 1,7% en 2015.
Un redémarrage très progressif
Pour Marc Touati, président du cabinet ACDEFI, ces indicateurs ne doivent pas masquer la persistance de difficultés importantes, notamment sur le front de l’emploi. Selon lui, «1,1%, c’est trop faible pour corriger les effets de la crise».
Mais Mathieu Plane, directeur adjoint du Département analyse et prévision de l’OFCE, se montre plus optimiste. D’après lui, cette reprise balbutiante devrait être beaucoup plus marquée en 2016. «Étant donné les dégâts de la crise, l’amorçage prend du temps», explique-t-il, soulignant l’impact positif de la baisse des prix du pétrole et de la dépréciation de l’euro. Ces avantages n’ont pas eu de répercussion immédiate, selon l’expert, car les entreprises ont d’abord fait le choix de redresser leurs marges.
Mais une fois retrouvées les résultats d’avant la crise, elles devraient recommencer à investir et à embaucher. Une perspective d’autant plus probable, détaille Mathieu Plane, que «le Pacte de compétitivité, assez complexe et mal compris au début, commence à être bien intégré dans le business plan des entreprises», et devrait donc produire de premiers effets. L'Unédic a d'ailleurs annoncé mardi 20 octobre une stabilisation du chômage d'ici à la fin de l'année, avant une baisse en 2016.