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Timides signaux d'une reprise économique

Pierre Moscovici et François Hollande. [BERTRAND LANGLOIS / AFP]

Plusieurs indicateurs macroéconomiques donnent mercredi les signaux d'un timide redémarrage économique au printemps et à l'été, reprise sur laquelle s'appuierait bien le gouvernement juste avant les débats houleux de la rentrée sur le budget 2014 ou les retraites.

 

Dans sa première prévision pour le troisième trimestre, la Banque de France estime mercredi que le produit intérieur brut devrait poursuivre la molle lancée amorcée selon son pronostic au deuxième trimestre, en progressant de 0,1%, après 0,2%.

Si elle se montre un tout petit peu plus optimiste que l'Insee qui prévoyait fin juin une stagnation au troisième trimestre après un mini-rebond de 0,2% au deuxième, la Banque de France estime donc que la France pourrait s'extirper de justesse de la récession technique dans laquelle elle est entrée fin 2012 et début 2013.

La plupart des économistes s'accordent cependant à dire que si proche de zéro, d'aussi faibles écarts, en positif ou en négatif, n'ont que peu de portée: l'activité économique en 2013 devrait rester atone comme elle l'a été en 2012. L'Insee table d'ailleurs sur une récession de 0,1% sur l'ensemble de l'année.

Mais alors que les chiffres du commerce extérieur et ceux de la production industrielle connaissent un frémissement, le gouvernement, qui a conservé sa prévision de croissance de +0,1%, souhaite y voir l'amorce d'une reprise pour 2014.

"Le commerce extérieur constituera un moteur important de la croissance en 2014", affirme ainsi la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq dans les colonnes des Echos mercredi, citant "la sortie progressive de récession de la zone euro et en particuler l'amélioration attendue de la situation en Italie et en Espagne qui vont nous permettre de retrouver nos partenaires commerciaux naturels".

Le déficit commercial de la France s'est réduit en juin à 4,4 milliards d'euros, soit son niveau le plus faible depuis juillet 2010, grâce à un lent redémarrage des exportations et surtout, selon le service des Douanes à un "net repli" des importations "principalement lié à une baisse des approvisionnements en hydrocarbures naturels".

 

"Progressent ou se maintiennent"

Reste à savoir si la consommation intérieure, qui tire la croissance, va continuer de marquer le pas, comme elle l'a fait en juin selon l'Insee (-0,8%).

Le secteur manufacturier donne également quelques bons signaux pour le printemps et l'été. L'indice PMI publié jeudi dernier par le cabinet Markit montre une reprise de la croissance de la production industrielle en juillet pour la première fois après 16 mois de contraction. La Banque de France fait mercredi un constat similaire, assurant que "la plupart des secteurs progressent ou se maintiennent", sauf l'automobile et le caoutchouc-plastiques qui reculent, selon les chefs d'entreprises interrogés pour qui l'activité devrait légèrement augmenter en août.

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer au siège de l'établissement à Paris le 28 mars 2013 [Eric Piermont / AFP/Archives]
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Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer au siège de l'établissement à Paris le 28 mars 2013
 

L'Insee a de son côté observé un net rebond de la production industrielle en avril (+2,2%) suivi d'un repli - mais plus faible qu'attendu - en mai (-0,4%).

Lundi, l'indice composite PMI sur l'activité globale du secteur privé (industrie+services) montrait que celle-ci continuait certes de ralentir en juillet mais à son rythme le plus faible depuis 17 mois.

"On a dit que j'avais été trop optimiste le 14 juillet en disant qu'il y avait un début de reprise (...) Pour l'instant, et je suis prudent, ce qu'on a, au plan national et européen, c'est qu'il y a quelque chose qui se passe (...). Nous devons tout faire pour accompagner ce mouvement", a déclaré mardi le président François Hollande lors d'un déplacement à la Roche-sur-Yon.

La semaine dernière déjà, son ministre de l'Economie Pierre Moscovici avait évoqué une reprise pour 2014, aussi timide soit-elle. "Notre objectif, c'est 0,8% puis ensuite repasser nettement au-dessus de 1%, 1,5% pourquoi pas 2% en 2015 et 2016", a-t-il déclaré, ajoutant: "2014 devrait être la première année de croissance véritable depuis trois ans".

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