Le géant français du luxe LVMH et son patron Bernard Arnault ont bien travaillé dès 2006 à des scénarios "de prise de contrôle" d'Hermès, selon un rapport d'enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) cité samedi par le journal Le Monde.
Pour les enquêteurs du gendarme boursier français, le comportement de LVMH "ne trouve son sens que dans la préparation d'une montée au capital d'Hermès", et M. Arnault et son groupe ont travaillé depuis décembre 2006 à des scénarios "de prise de contrôle", selon des extraits d'un rapport de 115 pages que le quotidien dit avoir consulté.
LVMH a pris tout le monde de surprise en octobre 2010 en annonçant détenir quelque 17% d'Hermès --participation dans le groupe familial augmentée depuis à 22,3%. Il a eu recours à l'achat de produits financiers complexes qui lui ont permis d'éviter d'avoir à déclarer progressivement des franchissements de seuil (5%, 10%, 15%...) auprès des autorités boursières.
L'enquête de l'AMF, lancée il y a plus de deux ans, vise à savoir si le géant du luxe a ainsi manqué à ses obligations, la commission des sanctions de l'autorité boursière devant se réunir le 31 mai.
LVMH "entend contester vigoureusement les conclusions contenues dans ce rapport, tant pour ce qui concerne la régularité de la procédure que la matérialité des faits et leur qualification juridique", a indiqué le groupe à l'AFP dans une déclaration écrite.
"La commission des sanctions, seule habilitée à en juger, ne statuera qu'après avoir examiné chacun des moyens présentés pour la défense de LVMH. Elle ne pourra alors que constater l'absence, de la part de LVMH, de tout manquement à la loi et au règlement de l'AMF", fait-il valoir.