Les hauts responsables des créanciers de la Grèce, UE-BCE et FMI, vont reprendre jeudi leurs discussions avec le gouvernement grec, interrompues le mois dernier, avant l'explosion de la crise à Chypre, a indiqué une source du ministère des Finances.
Parmi les dossiers à aborder, figurent l'avancement des réformes dictées par les créanciers, notamment la réduction du nombre de fonctionnaires et la révision de la nouvelle taxe controversée sur la propriété immobilière.
Le processus en cours de recapitalisation des banques grecques et le programme de privatisations, sont également sur l'ordre du jour.
La troïka avait interrompu le contrôle régulier des comptes grecs il y a près d'un mois pour permettre au gouvernement de coalition d'avancer sur les réformes réclamées, une condition préalable pour le déblocage d'une tranche de 2,8 milliards d'euros de prêts UE-FMI, retardé depuis décembre.
Le pays attend également la première tranche de 2013, d'un montant de 6 milliards d'euros, dont le versement était prévu initialement au premier trimestre.
En avril, Athènes doit rembourser des obligations de 3,6 milliards d'euros arrivant à échéance, avant un autre remboursement de 3,2 milliards, prévu en mai.
Une source ministérielle a assuré qu'il n'y aurait "pas de problème".
"Le gouvernement a avancé sur les dossiers en question, il y a des signes positifs", a pour sa part déclaré le porte-parole du gouvernement, Simos Kédikoglou à la télévision Net.
Le Premier ministre conservateur Antonis Samaras est sous la pression de ses partenaires gouvernementaux, les socialistes du Pasok et la Gauche démocratique (Dimar) pour ne pas procéder à de licenciement dans le secteur public, et pour alléger la taxe sur l'immobilier.
Selon l'accord signé fin 2012 avec ses créanciers, la Grèce s'est engagée à réduire le nombre de ses fonctionnaires de 25.000 en 2013 et de 150.000 d'ici 2015.
Pour le ministre de la Réforme administrative Antonis Manitakis, proche de Dimar, la réduction "de 25% du nombre des fonctionnaires en cinq ans", aura un impact important sur le fonctionnement de l'administration. Il propose "une restructuration radicale" du secteur, ce qui prendra plus de temps, selon lui.
Les syndicats s'opposent à cette réduction qui va aggraver le taux de chômage, déjà à 27%, dans un pays qui traverse la sixième année consécutive de récession et la quatrième d'une austérité stricte.
Premier pays victime de la crise de la dette en 2010, la Grèce dépend depuis des versements des prêts UE-FMI, qui atteignent au total 240 milliards d'euros.