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Dette : l’agence Moody’s offre un sursis à la France mais entrevoit une future baisse

La décision de Moody's intervient deux semaines après celle de Fitch, qui a placé la France sous «perspective négative» sans revoir sa note à la baisse. [EMMANUEL DUNAND / AFP]

L'agence Moody's a annoncé ce vendredi conserver la note de la France, tout en mettant ses dirigeants en garde. En effet, elle a expliqué envisager une rétrogradation dans les mois à venir si la situation ne s'améliore pas.

Une mise en garde. La France a échappé ce vendredi 25 octobre à une dégradation de la note de sa dette souveraine par Moody's, mais est désormais en sursis. L'agence a déploré la situation des comptes publics, et a signalé qu'elle envisageait une rétrogradation dans les mois à venir. Moody's a maintenu la note de la France à «Aa2», mais a dégradé la perspective, qui est passée de stable à négative.

Cette décision «reflète le risque croissant que le gouvernement français soit peu susceptible de mettre en œuvre des mesures qui empêcheraient des déficits budgétaires plus importants que prévu», a souligné Moody's dans son communiqué. Elle a pourtant déploré une détérioration budgétaire qui «dépasse (ses) attentes et contraste avec celle des gouvernements de pays de notation similaire».

L'agence de notation a relevé en outre des risques «accrus par un environnement politique et institutionnel qui n'est pas propice à une coalition autour de mesures politiques susceptibles d'améliorer durablement le solde budgétaire».

Le ministre de l'Économie assure que la france est capable de «mener des réformes d'ampleur»

La décision de Moody's intervient en plein débat à l'Assemblée nationale sur l'effort de 60 milliards d'euros envisagé par le gouvernement dans son projet de budget pour 2025 afin de ramener le déficit public à 5% du PIB et tenter de reprendre le contrôle d'une dette colossale.

Le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand, a indiqué «prendre note» de cette décision, et a affirmé que «la France dispose de forces économiques réelles» et est «capable de mener des réformes d'ampleur», dans une réaction transmise à l'AFP. «Certaines (réformes) ont déjà produit des résultats probants en matière d'emploi ou d'attractivité économique pour notre pays. C'est avec cette même énergie que le gouvernement agira pour le redressement de nos finances publiques», a assuré le ministre.

Une ligne directrice partagée par Laurent Saint-Martin, ministre du Budget. Il a notamment déclaré que le maintien à ce stade de cette note signifiait que «la solidité de notre économie reste reconnue», vendredi soir dans l'Hémicycle de l'Assemblée nationale, pendant les débats sur le projet de budget 2025.

«Les prélèvements obligatoires aux grandes entreprises et les contributions exceptionnelles aux particuliers des plus fortunés sont nécessaires», mais «la note de la France est mise sous perspective négative parce que nous avons d'abord besoin d'un agenda de réformes structurelles», a-t-il estimé.

La décision de Moody's intervient deux semaines après celle de Fitch, qui a placé la France sous «perspective négative» sans revoir sa note à la baisse. L'agence S&P doit se prononcer quant à elle le 29 novembre. Elle avait abaissé en mai la note française de «AA» à «AA-».

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