Le rapport de la Troïka sur la Grèce a été remis dans la nuit de dimanche à lundi aux dirigeants européens et il est "fondamentalement positif" car Athènes a "tenu ses promesses", a déclaré lundi à Bruxelles le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.
Le rapport très attendu des créanciers d'Athènes (UE, BCE, FMI), dont dépend le versement d'une tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros vitale pour la Grèce, "est fondamentalement positif car les Grecs ont tenu leurs promesses", a déclaré M. Juncker à son arrivée à Bruxelles.
"Maintenant c'est à nous de tenir les nôtres mais auparavant, nous avons besoin de clarifications concernant la soutenabilité de la dette grecque", a-t-il ajouté.
Beaucoup d'analystes considèrent en effet qu'il est irréaliste de ramener la dette grecque à 120% du PIB en 2020, comme prévu jusqu'ici. "La question est de savoir si l'objectif de 120% du PIB constitue le dernier mot, ou si nous prolongeons un peu cette période", a expliqué M. Juncker.
Autre question: "est-ce que nous donnons deux ans de plus" à Athènes pour ramener son déficit public à 3% du PIB, soit en 2016 et non en 2014 comme prévu? "J'y suis favorable", a-t-il dit. Mais "cela pose une question de financement, de trou" à combler. Le trou de financement si le délai de la Grèce est rallongé est évalué entre 15 et 30 milliards d'euros, selon les sources.
"Nous allons en discuter aujourd'hui", lors de la réunion de l'Eurogroupe prévue à 16h00 GMT, mais "nous ne pourrons pas parvenir à un accord final en raison de procédures parlementaires, notamment en Allemagne", a averti M. Juncker.
Interrogé pour savoir quand aurait lieu la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro, il a expliqué que cela "dépendrait de la discussion de ce soir". "Il y aura une discussion soit cette semaine, soit la semaine prochaine", a-t-il déclaré, disant souhaiter clore le sujet avant le sommet des 22 et 23 novembre consacré au budget européen.
"Mais ce ne serait pas une catastrophe si cela intervenait plus tard", a-t-il ajouté, bien que la Grèce ait théoriquement besoin de la tranche d'aide avant le 16 novembre, date à laquelle elle doit rembourser 5 milliards d'euros de bons du Trésor.