L'Union européenne refuse de céder aux menaces, a réaffirmé jeudi la commissaire au Climat Connie Hedegaard en réponse aux critiques des partis conservateurs contre la taxe sur la pollution aérienne lors d'un débat au Parlement européen à Strasbourg.
"La Chine a gelé des commandes d'Airbus, est-ce cela que nous voulons?", a lancé l'eurodéputée française du Parti Populaire Européen (PPE, conservateur) Françoise Grossetête.
"Les solutions pour l'environnement ne doivent pas devenir des sources potentielles de conflits commerciaux", a averti la parlementaire.
"Nos compagnies aériennes sont désespérées", a renchéri sa collègue italienne Elisabetta Gardini (PPE).
"Nous devons faire tous les efforts pour négocier avec les pays tiers afin d'éviter des discriminations contre nos compagnies aériennes, mais l'UE ne doit pas céder sous la menace", a tempéré l'eurodéputé PPE allemand Peter Liese.
"L'Union européenne ne va pas céder aux menaces, j'espère que c'est clair pour tout le monde", a répondu Connie Hedegaard.
"Nous essayons d'obtenir un accord mondial au sein de l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale) depuis 1997", a-t-elle rappelé.
"Une réunion à l'OACI se tient en ce moment à Montréal et l'UE est bien représentée"", a-t-elle précisé. "Nous avons décidé de mettre deux personnes en permanence à l'OACI", a-t-elle ajouté.
Une législation européenne, entrée en vigueur sur le papier le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.
Connie Hedegaard a rappelé avoir obtenu la semaine dernière le soutien des 27 Etats membres pour maintenir une ligne de fermeté sur cette législation et "prendre immédiatement les mesures appropriées en cas de mesures discriminatoires contre des sociétés européennes".
Les dirigeants de l'avionneur européen Airbus multiplient les pressions sur les gouvernements pour leur demander de renoncer à faire appliquer la législation européenne en raison de ses conséquences économiques pour leur secteur d'activité.
Airbus s'est associé aux compagnies British Airways, Virgin Atlantic, Lufthansa, Air France, Air Berlin et Iberia pour adresser un courrier en ce sens aux chefs des gouvernement français, allemand, britannique et espagnol.