Quand Dieudonné était bien vu à gauche
Le 7 mars 1999, en pleine campagne pour les élections européennes, Daniel Cohn-Bendit, tête de liste des Verts, vient soutenir le projet de Centre européen pour les cultures africaines et sud-américaines que Dieudonné veut ouvrir non loin de la ferme qu'il a achetée en Eure-et-Loir. Projet auquel s'opposent les riverains. Les deux hommes se sont rapprochés par l'entremise du comique Marc Jolivet. A l'époque, Dieudonné veut faire de sa propriété une base de départ pour lutter contre le Front National, très présent dans la région depuis ses succès électoraux à Dreux. [DANIEL JANIN / AFP]
Dieudonné participe à de nombreux combats menés par la gauche. Ici, le 23 décembre 2000, il rencontre un sans-abri dans le cadre d'une opération menée à Paris par le DAL (droit au logement) pour reloger une dizaine de familles expulsées. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]
En 2001, Dieudonné entreprend la conquête de la mairie de Dreux à la tête d'une liste baptisée les Utopistes. Plusieurs personnalités de gauche viennent lui apporter leur soutien, à commencer par l'humoriste Guy Bedos qui vient lui rendre visite le 7 février. [ALAIN JOCARD / AFP]
Ce 7 février 2001, Dieudonné reçoit aussi la visite de "Mouss", le chanteur du groupe musical Zebda, qui a lancé la liste toulousaine des "Motivé-e-s". En 1995, la chanson "Le bruit et l'odeur" avait fait du groupe toulousain un emblème de la mobilisation antiraciste. [ALAIN JOCARD / AFP]
Le 17 mars 2001, à la veille des élections municipales, Dieudonné participe à nouveau à une manifestation du DAL organisée à l'approche de la trêve hivernale. A ses côtés figurent Mgr Jacques Gaillot et le professeur Léon Schwartzenberg. [PHILIPPE DESMAZES / AFP]
Le 5 novembre 2002, Dieudonné vient soutenir José Bové devant le palais de Justice de Paris. Le leader de la Confédération Paysanne, condamné à 6 mois de détention pour destruction de plants de riz transgénique, attend l'examen de son pourvoi en cassation. [JACK GUEZ / AFP]
Arpenter le tapis rouge du Festival de Cannes ne traduit pas en soi un engagement à gauche. Mais lorsque Dieudonné s'y aventure le 22 mai 2002, pour la 55e édition, c'est le signe qu'il est encore considéré comme fréquentable. Cette année-là, il vient assister à la projection de "L'homme sans passé", du réalisateur danois Aki Kaurismaki. Pour l'occasion, le comique endosse les codes vestimentaires ad hoc. [OLIVIER LABAN-MATTEI]
25 juin 2003. José Bové a finalement été emprisonné pour la destruction d'OGM et Dieudonné participe à une manifestation organisée par un collectif d'associations, de syndicats et de partis de gauche. Ce jour-là, il défile aux côtés du président d'ATTAC Jacques Nikonoff, et du président de Droits devant ! Jean-Claude Amara. [JEAN AYISSI / AFP]
En vue des élections européennes de juin 2004, Dieudonné monte la liste "Europalestine", vivement critique à l'égard de la politique d'Israël. Pour l'occasion, il reçoit le soutien du militant des Droits de l'Homme Maurice Rajsfus, rescapé du Vel d'Hiv, issu de l'extrême-gauche, président du mouvement Ras l'Front de 1991 à 1999. [MEHDI FEDOUACH / AFP]
En 2006, Dieudonné commence à traîner une réputation sulfureuse et les rangs de ses soutiens à gauche se sont clairsemés. En 2005, ses propos sur la commémoration de la Shoah, qualifiée de "pornographie mémorielle", ont déclenché la polémique, tout comme ses allusions de plus en plus récurrentes à la puissance du "lobby juif". Néanmoins, le 9 septembre, il est encore au côté de José Bové pour soutenir les expulsés du squat de Cachan.[BERTRAND GUAY / AFP]
Deux mois après sa dernière apparition au côté de José Bové, Dieudonné se rend à la convention du... Front National au Bourget. Le mouvement de Jean-Marie Le Pen est alors en campagne dans la perspective de l'élection présidentielle de 2007. A cette occasion, Dieudonné rencontre Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch (photo), numéro 2 du mouvement. Ce jour-là, Dieudonné brûle un nouveau vaisseau. [THOMAS COEX / AFP]