Le prix Goncourt a été attribué ce lundi 4 novembre à Kamel Daoud pour son roman «Houris», tandis que le Renaudot a été remis à Gaël Faye pour «Jacaranda».
Le nom du lauréat de la 122e édition du prix Goncourt est enfin connu. Kamel Daoud, 54 ans, a décroché ce lundi 4 novembre le Goncourt 2024, décerné comme le veut la tradition depuis le restaurant Drouant, à Paris. Le Franco-Algérien, qui figurait parmi les deux favoris, a remporté le plus prestigieux des prix littéraires francophones pour son roman «Houris», publié aux éditions Gallimard. Il a été élu au premier tour du scrutin quand il en avait fallu quatorze l'année dernière.
— Académie Goncourt (@AcadGoncourt) November 4, 2024
Il succède ainsi à Jean-Baptiste Andrea, lauréat l’année dernière, pour «Veiller sur elle» (Ed. L’iconoclaste).
Dans cette fiction consacrée à la guerre civile des années 1990 en Algérie, Kamel Daoud donne la parole à une jeune algérienne Aube qui porte sur son corps les stigmates de cette tragédie. Le livre n'a pas été publié en Algérie, où tous les ouvrages évoquant la guerre civile de 1992 à 2002 sont interdits.
Avec cette récompense hautement symbolique, l'auteur rajoute un prix à son palmarès lui qui en 2014, avait déjà remporté le prix Goncourt du premier roman avec «Meursault, contre-enquête» (Ed Gallimard).
Pour rappel chaque année, le lauréat du prix Goncourt remporte un chèque de dix euros mais gagne surtout l'assurance de figurer en haut des ventes.
Kamel Daoud était en concurrence avec Gaël Faye pour «Jacaranda» (Grasset) mais aussi Sandrine Colette pour «Madelaine avant l'aube» (JC Lattès) et Hélène Gaudy pour «Archipels» (Ed. de l'Olivier).
Le prix Renaudot revient à Gaël Faye
Autre favori du Goncourt 2024, le Franco-Rwandais Gaël Faye a finalement décroché le prix Renaudot pour «Jacaranda» (Grasset), décerné dans la foulée du Goncourt.
Dans cet ouvrage poignant, l'auteur compositeur et interprète sacré révélation scénique lors des Victoires de la musique en 2018, évoque avec sensibilité la reconstruction du Rwanda entre dialogue et difficile pardon, après le génocide des Tutsis, en donnant la parole à quatre générations.
Gaël Faye avait déjà fait sensation en 2016 avec son premier roman «Petit Pays», lauréat du Goncourt des lycéens cette année-là.