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Goncourt : 5 prix qui ont marqué l'histoire

Michel Houellebecq a été couronné en 2010 par l'Académie pour «La carte et le territoire».[©FRED DUFOUR / AFP]

Alors que le prix Goncourt 2024 a été remis ce lundi à Kamel Daoud pour «Houris», voici les ouvrages primés qui ont marqué l’histoire de cette prestigieuse récompense littéraire.

«Force ennemie», de John-Antoine Nau

Le tout premier prix Goncourt, crée par le testament d'Edmond de Goncourt en 1892, a été décerné en décembre 1903 à Antoine Nau, pour «Force ennemie» (éd. Plume). Ce roman raconte l’histoire de Philippe Veuly, un rimailleur sans succès qui se réveille un matin interné dans un asile psychiatrique. Là-bas, il tombe follement amoureux d’une patiente. Alors que cette dernière vient de quitter le centre de santé, il prend la fuite et part à sa recherche. Pendant ce temps, le protagoniste doit partager son corps avec Kmôhoûn, un habitant de la planète Tkoukra. Pour l’occasion, trois journalistes s’étaient déplacés au restaurant Champeaux. Le nom du lauréat avait été annoncé par la caissière de l’établissement.

«À l’ombre des jeunes filles en fleurs», de Marcel Proust

En 1919, le prix Goncourt, qui n’existe alors que depuis 13 ans, est attribué à l'écrivain Marcel Proust pour «À l’ombre des jeunes filles en fleurs», (éd. Gallimard), deuxième tome d'«A la Recherche du Temps perdu». Pourtant, le favori était Roland Dorgelès, qui raconte le quotidien des soldats français dans son ouvrage «Les Croix de bois» (éd. Albin Michel). Alors que la Première Guerre mondiale est dans tous les esprits et que le pays pleure ses morts, le sacre de Marcel Proust, à qui l’on reproche tout, est considéré comme un scandale. L’éditeur Albin Michel fera quand même paraître «Les Croix de bois» avec le bandeau «Prix Goncourt - 4 voix sur 10» et sera condamné à payer 2.000 francs de dommages et intérêts.

«Un accroc coûte deux cents francs», de Elsa Triolet

Le prix Goncourt a vu le jour en 1903, mais il a fallu attendre 1944 pour voir la gente féminine couronnée par ce prix littéraire. Il a été remis à la résistante Elsa Triolet, pour son recueil de nouvelles «Le premier accroc coûte deux cents francs» (éd. Gallimard). Le titre de ce livre est une des phrases énigmatiques qui passaient à la radio de Londres, pendant l'Occupation, un message chiffré destiné à la Résistance. Huit longues années passent ensuite avant que Béatrix Beck ne succède à l’épouse de Louis Aragon, avec son «Léon Morin, prêtre» (éd. Gallimard), puis en 1954, Simone de Beauvoir remporte le graal avec «Les mandarins» (éd. Gallimard).

«L'Amant», de Marguerite Duras 

Roman autobiographique de Marguerite Duras, «L’Amant» (éd. de Minuit), sur son adolescence en Indochine, a valu à l’écrivaine le prix Goncourt en 1984. Il s’agit du livre primé au plus grand succès. L’ouvrage s'est vendu à 1,63 million d'exemplaires, ont indiqué les éditions de Minuit auprès de l’AFP. Avec plus d’un million de ventes, «L'Anomalie», d'Hervé Le Tellier, au fil duquel le lauréat du prix Goncourt 2020 imagine qu’un vol Paris-New York se reproduit deux fois, avec les mêmes passagers, et à quelques mois d'intervalle, est le deuxième prix Goncourt le plus vendu de l’histoire.

 «La carte et le territoire», de Michel Houellebecq

Michel Houellebecq a été couronné en 2010 par le Goncourt pour son roman «La carte et le territoire» (éd. Flammarion), au fil duquel il ironise sur la campagne française et met en scène avec sadisme son assassinat. Outre le fait que c'est la première fois depuis 1980 que ce prix est attribué à un livre publié chez Flammarion, cette consécration, l’auteur l'attendait depuis plus de dix ans.

En 1998, il était passé près du Goncourt avec «Les particules élémentaires», et sept ans plus tard, à une voix près, avec «La possibilité d'une île». L'écrivain français vivant le plus connu à l'étranger a été élu au premier tour par sept voix contre deux à Virginie Despentes pour «Apocalypse bébé» (éd. Grasset).

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