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Prix Goncourt : voici 6 anecdotes sur la plus prestigieuse des récompenses littéraires

L'Académie Goncourt se réunit chaque année au restaurant Drouant, à Paris. [JULIEN DE ROSA / AFP]

Le prix Goncourt 2024 a été dévoilé ce lundi. Il revient cette année à Kamel Daoud pour son roman «Houris». A cette occasion, voici 6 anecdotes sur le plus ancien et le plus prestigieux des prix littéraires français.

Un testament à l’origine du Goncourt

Il avait tout prévu. Si ce prix est remis chaque année depuis 1903, c’est parce que son créateur, Edmond de Goncourt, décédé en 1896 à l'âge de 74 ans, avait demandé à Alphonse Daudet de créer cette Académie dans son testament, déposé en 1892. Il avait confié à son ami et exécuteur testamentaire «la charge de constituer dans l'année de mon décès, à perpétuité, une société littéraire dont la fondation a été, tout le temps de notre vie d'hommes de lettres, la pensée de mon frère et la mienne».

le premier lauréat parlait de la folie

Le premier prix Goncourt a été décerné en décembre 1903 à Antoine Nau, pour «Force ennemie». Ce roman raconte l’histoire de Philippe Veuly, un rimailleur qui se réveille un matin interné dans un asile psychiatrique. Là-bas, il tombe follement amoureux d’une patiente. Alors que cette dernière vient de quitter le centre de santé, il prend la fuite et part à sa recherche. Pendant ce temps, le protagoniste doit partager son corps avec Kmôhoûn, un habitant de la planète Tkoukra.

Un écrivain a reçu le prix deux fois

Le prix Goncourt ne peut être décerné qu'une seule fois à un même écrivain. Pourtant, Romain Gary a été récompensé deux fois. Le romancier l’a reçu en 1956 pour «Les Racines du ciel» sous son nom usuel (en sachant qu’il est né Roman Kacew), et une seconde fois en 1975 pour «La Vie devant soi», paru sous le nom d’emprunt d’Émile Ajar. Avant que la supercherie ne soit révélée en 1980, après la mort de l'auteur, Romain Gary avait demandé à son neveu de se faire passer pour Emile Ajar auprès des médias.

Un autre a refusé de le recevoir

Difficile de refuser ce précieux sésame. Pourtant, un écrivain l’a fait. Le 3 décembre 1951, Julien Gracq avait refusé le prix Goncourt qui lui était attribué pour «Le Rivage des Syrtes», son troisième livre après «Au château d'Argol» et «Un beau ténébreux». Avant même de recevoir le prix, l'auteur, donné favori, avait annoncé qu'il le refuserait. Mais pour quelle raison ? Car il regrettait notamment que les critiques s’intéressent plus à l’auteur qu’à l’œuvre en elle-même, avait-il expliqué dans un pamphlet paru un an plus tôt.

Un journaliste caché dans le placard à balais lors des délibérations

En 1958, Alain Ayache, un journaliste âgé de 16 ans, qui travaillait pour l'hebdomadaire «Aux écoutes», était parvenu à s'introduire chez Drouant, restaurant parisien dans lequel les jurés du prix Goncourt rendent chaque année leur verdict, puis s’était caché dans le placard à balais du fameux salon afin d’écouter les délibérations. En 1983, devenu patron de «Meilleur», il avait récidivé et rendu public dans son magazine l’intégralité des échanges privés des membres de l’Académie.

Le gagnant ne reçoit qu’un chèque de 10 euros

A l’origine, le lauréat recevait 5.000 francs, comme le voulait Edmond de Goncourt. Mais en 1960, du fait de l’inflation, la dotation est passée à 50 francs. Aujourd’hui, le grand gagnant ne remporte qu'un minuscule chèque de 10 euros. Il s’agit d’une dotation symbolique car l’obtention de cette célèbre récompense fait énormément vendre en France et les traductions à l’étranger deviennent assurées. En moyenne, un «Goncourt» s’écoule à presque 400.000 exemplaires.

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