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Cérémonie d'ouverture des JO 2024 : va-t-on assister au show du siècle ?

Cette illustration publiée le 15 décembre 2021 par le Comité olympique de Paris 2024 montrait sa vision de la cérémonie d'ouverture. [Florian Hulleu / Paris 2024 / AFP]

Avec plus de 320.000 spectateurs, plus de 3.000 artistes, 7.000 athlètes, des stars de la chanson, la Seine et ses monuments emblématiques au centre de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris ce vendredi, les organisateurs promettent «le plus grand spectacle du XXIe siècle».

La France s'est fixé pour objectif d'écrire l’Histoire ce vendredi, avec son ambitieuse cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 qui se déroulera sur la Seine, au cœur de la capitale française. Ce sera la première inauguration olympique à se dérouler sur l’eau et en dehors d'un stade de sport dans son intégralité.

Pendant trois heures et quarante-cinq minutes (si le timing prévu est respecté), près de 7.000 des 10.500 athlètes en lice, représentant 206 délégations nationales, parcourront à bord de 94 bateaux un tronçon de six kilomètres du fleuve entre les ponts d'Austerlitz et d’Iena.

12 tableaux avec les monuments en toile de fond

Les Jeux olympiques 2024 promettent de s’ouvrir sur une cérémonie spectaculaire. Son homme-orchestre Thomas Jolly y travaille depuis 18 mois. Le metteur en scène a seulement dévoilé qu'il souhaitait valoriser le patrimoine français, et a entretenu (autant que cela a pu être possible) le secret sur la chorégraphie. On sait néanmoins que la parade des bateaux des délégations sera rythmée par douze tableaux joués en direct sur le fleuve, ses ponts et les bâtiments qui bordent ses rives ainsi que dans le ciel. Des drones devraient également être déployés alors que les organisateurs ont testé ces derniers jours de puissantes lumières laser sur la tour Eiffel aux premières heures du matin, illuminant les bâtiments et les quartiers de Paris.

«L’idée, c'est de dire qu'il n'y a pas une France mais plusieurs France», a confié Thomas Jolly à l’AFP. Selon l’agence, le directeur artistique a imaginé comme point de départ que la flamme olympique, portée par des garçons de café emblématiques de Paris, était volée par un mystérieux acrobate à capuche blanche. Devenu fil rouge, celui-ci entraîne le spectateur dans un parcours mouvementé à travers les plus beaux sites du centre de Paris.

La cathédrale Notre-Dame, en cours de reconstruction après son incendie en 2019 et où des répétitions ont eu lieu sur les échafaudages, sera ainsi à l'honneur, comme le musée du Louvre et tous les monuments iconiques bordant la Seine - le Pont Neuf, le Louvre et la place de la Concorde pour arriver au pied de la Tour Eiffel.

Une célébration de la diversité

Les douze tableaux raconteront un pays riche de sa «diversité», «inclusif», «non pas une France mais plusieurs France», et célèbreront «le monde entier réuni», selon Thomas Jolly. Le directeur artistique s'est aussi inspiré de la déesse Sequana - déesse de la Seine - fille de Bacchus, «poursuivie par Neptune, qui lui échappe et se transforme en fleuve» : «une femme qui s'émancipe de la violence». Autre source d’inspiration, le roi Iphitos, qui, selon la légende, créa les Jeux olympiques au IXe siècle avant J.-C. dans le but d'apporter la paix à la Grèce antique alors en guerre.

Les quatre auteurs qui ont travaillé avec lui - dont la romancière Leïla Slimani et la scénariste Fanny Herrero («Dix pour cent») - ont promis un récit «très généreux», avec «de la joie, de l'émulation, du mouvement, de l'excitation».

Ce sera «le contraire d'une histoire héroïsée», dans un spectacle foisonnant de références littéraires, musicales et cinématographiques, qui déjouera avec «humour» les «clichés».

La tâche de traduire leur vision en performance - une gageure, certains tableaux rassemblant plus de 400 personnes «sur scène» à la fois - a été confiée au compositeur, producteur musical et arrangeur Victor Le Masne, qui a collaboré avec Thomas Jolly sur «Starmania», à la chorégraphe Maud Le Pladec, à la présentatrice TV et styliste Daphné Burki, et aux costumiers et scénographes Emmanuelle Favre et Bruno de Lavenère.

Des stars internationales

Selon Paris Match, ces douze tableaux, dans douze lieux emblématiques de Paris, seront accompagnés à chaque fois d'une performance vocale. Depuis des mois, les questions vont bon train concernant l'identité des chanteurs qui accompagneront la procession. Céline Dion, Lady Gaga, Aya Nakamura sont données favorites par les bookmakers, qui citent aussi le répertoire d'Edith Piaf ou de Charles Aznavour.

Pour Céline Dion, ce sera sa première prestation live depuis 2020, suite à son diagnostic du syndrome de la personne raide. On ne sait pas vraiment encore s'il s'agira de «La Môme» ou de «L’Hymne à l'Amour» ou des deux, mais il se murmure que Céline Dion pourrait aussi chanter en duo avec Lady Gaga une reprise de «La Vie en Rose» d’Édith Piaf, que la chanteuse-actrice avait déjà interprété dans «A Star is Born».

Le groupe de métal Gojira serait lui associé à la chanteuse lyrique franco-suisse Marina Viotti. Selon Paris Match, Aya Nakamura reprendrait au Pont de l’Alma des tubes de Charles Aznavour dont la fameuse «Bohème» interprétée par la Garde républicaine, Juliette Armanet serait accompagnée par le pianiste Sofiane Pamart pour chanter «Imagine» de John Lennon. Parmi les autres artistes français qui devraient participer à la fête, nos confrères citent également le rappeur du 113, Rim-K. 

Selon Paris Match toujours, Si le mythique «Supernature» de Marc Cerrone rythmera un tableau vendredi soir, la «French Touch» de la musique électronique sera plutôt mise à l’honneur lors de la cérémonie de clôture. Philippe Katerine, dans un rôle à définir, serait lui aussi du casting mais ne devrait pas chanter, selon Le Parisien.

320.000 spectateurs et 85 chefs d’Etat

La jauge a été ramenée à 320.000 spectateurs - 220.000 sur les quais hauts gratuits et 100.000 payants au plus près du fleuve - qui seront priés de rester dans l'emplacement et la tribune réservés.

La parade sur la Seine sera accompagnée d'un intense ballet diplomatique. Une centaine de personnes, dont 85 chefs d'Etat et de gouvernement assisteront à la cérémonie depuis la tribune officielle installée place du Trocadéro, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président italien Sergio Mattarella, et des personnalités plus controversées comme le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman.

Vladimir Poutine en sera le grand absent, la Russie ayant été bannie des Jeux en raison de la guerre en Ukraine. La Chine sera représentée par le vice-président Han Zheng, et les Etats-Unis par Jill Biden, dont l'époux, Joe, vient de renoncer à sa réélection à la Maison Blanche.

Le président israélien Isaac Herzog sera présent, sous très haute surveillance. Il devrait rencontrer le président Emmanuel Macron en marge de la cérémonie. Le patron du comité olympique palestinien, Jibril Rajoub, représentera lui le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Forces de l’ordre mobilisées

Le ministre français de l'Intérieur par intérim, Gérald Darmanin, a déclaré plus tôt cette semaine qu'aucune menace directe pour les Jeux n'avait été identifiée, mais avec les souvenirs des attentats terroristes de novembre 2015 encore forts et dans un contexte de tensions mondiales autour de la guerre en Ukraine et du conflit Israël/Hamas, le pays reste en état d'alerte maximale.

D’ailleurs, jamais autant de forces de l'ordre n'ont été mobilisées, avec un «pic» annoncé à 45.000 policiers et gendarmes déployés sur le terrain. S'ajouteront environ 2.000 agents de sécurité privée et 1.000 policiers municipaux de la Ville de Paris. Et un contingent de 10.000 militaires assurera le soutien du dispositif.

Quelque 200 policiers du Raid veilleront sur la sécurité sur le fleuve, 350 gendarmes du GIGN auront la responsabilité des airs et une centaine de policiers d'élite de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) protègeront les quais. L'espace aérien dans un rayon de 150 kilomètres autour de la capitale sera fermé de 18h30 à minuit. Enfin, des plongeurs-démineurs seront prêts à intervenir en cas de détection d'une charge explosive lors de la parade.

Dispositif de retransmission

Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais à destination des 326.000 spectateurs.

Au moins un milliard de personnes supplémentaires devraient suivre la cérémonie dans le monde entier. La captation des images de la cérémonie et des Jeux est assurée exclusivement par l'unité audiovisuelle du Comité international olympique (CIO), basée à Madrid, Olympic Broadcasting Services (OBS), qui emploie 8.300 personnes sur les différents sites.

Plus de 100 systèmes de caméras ont été déployés, ainsi que plus de 200 smartphones sur les embarcations des athlètes. La cérémonie sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue.

Une météo incertaine

Espérons que le temps n’aura pas raison de la ferveur ni des organisateurs, ni des participants, ni des spectateurs…Organisé pour la première fois en dehors d'un stade, le spectacle, qui débutera à 19h30 pour s'achever en nocturne, va peut-être subir les aléas de la météo. «On s'était préparé un peu à tous les cas de figure, la très grosse canicule, la pluie. Donc on s'adaptera», a prévenu Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des jeux (Cojo), vendredi au micro de France Inter. 

Évidemment, l’on rêverait d’un ciel bleu et d’un soleil éclatant, mais Paris s’est éveillée dans la grisaille et pour l’heure, il y a «70 à 80% de chances de pluie» ce soir, selon la Chaîne Météo. Les dieux de l’Olymp(isme) feront-ils malgré tout briller le soleil ?

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