Chaque été, les ressorties cinéma séduisent. Cette année, pour les JO de Paris, les deux films de Jean-Pierre Jeunet et d'Olivier Nakache et Éric Tolenada, à la réussite internationale, sont de nouveau projetés à Paris, et dans le reste de la France.
Avec les touristes, c’est l’occasion de faire découvrir, ou plutôt redécouvrir ces classiques internationaux du cinéma français sur grand écran. L'été est traditionnellement propice aux ressorties, les populaires «Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain» et «Intouchables» sont de retour dans les salles obscures.
Les deux films français bénéficient pour l'occasion de versions sous-titrées en anglais. En effet, sur les quinze millions de visiteurs attendus pendant les Jeux olympiques, deux millions doivent venir de l’étranger.
Sorti en 2001, «Le Fabuleux destin Amélie Poulain», de Jean-Pierre Jeunet, ressort ce mercredi, deux jours avant le coup d'envoi des Jeux olympiques de Paris. Prévoyant peu de sorties majeures en raison d'une certaine frilosité des producteurs en cette période chargée d'actualité, le distributeur UGC s'est dit «qu'il y avait une place à prendre» pour ressortir ce film «emblématique de la culture française à l'étranger.»
Même son de cloche chez Gaumont, qui a programmé «Intouchables» (2011) d'Olivier Nakache et Éric Toledano le 31 juillet. L'été est «une période qui est moins dense en sorties et donc il y a plus de place pour une bonne exposition», confirme auprès de l'AFP Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).
«Ça permet aux exploitants d'enrichir leur programmation par une programmation un peu différente à celle de d'habitude, pendant une période où il faut se démarquer peut-être plus», estime-t-il. UGC prévoit trois cents copies pour la ressortie d'Amélie Poulain, qui bénéficie pour l'occasion d'une bande-annonce réactualisée avec cette phrase en préambule : «Il n'y a pas que les JO dans la vie... Il y a Amélie aussi».
Gaumont a programmé les aventures d'Omar Sy et François Cluzet dans deux cents salles pour la première semaine, en espérant que les résultats inciteront les exploitants à prolonger l'exploitation tout l'été. Dans les deux cas, chaque exploitant sera libre de diffuser le film en version originale française ou sous-titrée en anglais.
Mais aussi «Paddington» et les «Chariots de feu»
Ces succès «made in France» sont loin d'être les seuls à faire l'objet d'une ressortie cet été. Les deux premiers volets des aventures de l'ours Paddington retrouvent les salles ce mercredi et le 7 août, avant le troisième opus attendu en février 2025. Avant la sortie le 30 octobre de la Palme d'Or 2024 «Anora», de Sean Baker, les distributeurs Le Pacte et ARP ressortent mercredi également les trois précédents films du réalisateur américain: «Tangerine», «The Florida Project» et «Red Rocket».
Stratégique également, la ressortie depuis le 17 juillet des Chariots de feu (1981), dont l'action se déroule lors des Jeux olympiques d'été 1924 à Paris. Les amateurs de Marcel Pagnol y trouveront également leur compte avec une rétrospective pour les trilogie marseillaise «Marius» (1931), «Fanny» (1932) et «César» (1936) ou encore «Le Schpountz» (1938), sont programmés un peu partout en France.
Une offre variée qui ne devrait pas souffrir de la concurrence des Jeux olympiques, selon Marc-Olivier Sebbag. Si l'on compare avec les JO de Londres en 2012 ou ceux de Rio en 2016, il devrait essentiellement y avoir «un impact sur la soirée d'ouverture et sur les deux derniers jours, avec les finales des sports collectifs et du 100 mètres », explique-t-il.
Toutes les salles ne sont pas à Paris
«Il a aussi un impact pour les salles qui sont à proximité des épreuves olympiques, pour autant il est mesuré», assure-t-il, tout en rappelant que la plupart des salles en France ne se situaient pas à Paris. De leur côté, Gaumont et UGC affirment ne pas avoir d'objectif chiffré pour les ressorties d’ «Intouchables» et d’«Amélie Poulain».
«Quarante mille entrées, c'est très bien», souligne-t-on toutefois à UGC, en évoquant la ressortie en avril des «Choristes», qui a réalisé plus de cinquante milles entrées. À titre de comparaison, « Astérix et Obélix : mission Cléopâtre » avait réalisé plus de quatre cents entrées l'été dernier, dix-huit ans après sa première sortie en salles.