La bande-annonce de «28 ans plus tard», dévoilée par Sony, a permis de montrer les premières images du film de Danny Boyle, accompagnées par la récitation du poème «Boots» de Rudyard Kipling. Un détail capital.
Un choix éminemment symbolique. La bande-annonce de «28 ans plus tard» publiée par Sony Pictures, mardi dernier, a révélé les premières images du film réalisé par Danny Boyle, sur un scénario signé par Alex Garland. On y voit notamment Aaron Taylor-Johnson, Ralph Fiennes et Jodie Comer, qui y tiendront les rôles principaux. Avec également une apparition prévue de Cillian Murphy (qui n’est pas le zombie dans la bande-annonce), qui incarnait le personnage principal dans le premier film sorti en 2002.
Aussi, il est impossible de ne pas être saisi par l’ambiance sonore de cette bande-annonce qui, à part son introduction, laisse place à la récitation d’un texte par une voix d’homme dont la signification est loin d’être anodine. Il s’agit en effet du poème «Boots» de Rudyard Kipling (1865-1936), publié en 1903 dans le recueil «The Five Nations». L’auteur du «Livre de la jungle» a rédigé ces mots après son expérience en tant que correspondant de guerre en Afrique du Sud durant la Seconde Guerre des Boers, qui s’est conclue en 1902 par une victoire de l’armée britannique remportée au prix de lourdes pertes.
Cette récitation dramatique enregistrée en 1915 par le comédien Taylor Holmes, au moment où le Première Guerre mondiale commençait à s’étendre à toute l’Europe, permet de rendre compte de l’effet recherché par Rudyard Kipling, qui décrit dans son texte les pensées intérieures et tortueuses d’un soldat contraint d’avancer à marche forcée, s’accrochant pour ne pas perdre la raison au bruit des bottes. Ainsi, chaque vers est lu à raison de deux mots par seconde, de manière à retrouver la cadence des soldats progressant en territoire ennemi. «La guerre n’offre aucun répit», répète-t-il à chaque quatrain.
Outil de formation militaire
Cet enregistrement du poème de Rudyard Kipling est d’une telle intensité qu’il a été utilisé dans les écoles SERE – Survival, Evasion, Resistance, and Escape – de l’armée américaine, avec une diffusion en boucle imposée aux soldats formés à résister aux conditions de détention en cas de capture. Si on le met en parallèle de l’affiche du film révélée début décembre, sur laquelle apparaît la légende «Le temps n’a rien guéri», cela permet de donner un aperçu très concret de l’état d’esprit dans lequel se trouveront les personnages dans le film.
Aucun répit face aux attaques des infectés, toujours cette menace permanente d’une mort violente qui plane, des survivants qui ne cessent de s’entretuer, et tout cela à supporter au quotidien sur trois décennies. Au risque de devenir fou.
Pour rappel, «28 ans plus tard» se déroulera trente ans après les événements du premier film, et suivra une communauté de rescapés réfugiée sur une île, reliée au continent par une seule route placée sous haute surveillance. Quand une mission est organisée au-delà de l’espace confiné, un habitant découvre que les infectés ont muté de manière surprenante, et que d’autres survivants ont trouvé le moyen d’évoluer parmi eux.