«Anora», de Sean Baker, a décroché ce samedi 25 mai la Palme d’or de la 77e édition du Festival de Cannes.
Le jury du Festival de Cannes, présidé cette année par la réalisatrice américaine Greta Gerwig, a décerné la Palme d'or à «Anora» de Sean Baker. Le réalisateur américain de 53 ans, qui a mis du temps avant de se faire un nom, a reçu la plus prestigieuse des récompenses du festival des mains de George Lucas.
«Anora» succède à «Anatomie d’une chute», de la française Justine Triet, lauréate l'année dernière.
Le film suit le parcours d'une travailleuse du sexe. Campé par l'actrice Mickey Madison, il raconte l'histoire d'une jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transformant en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe, qu'elle épouse sur un coup de tête à Las Vegas. Un conte vite menacé, suscitant la fureur des parents du jeune homme, bien décidé à faire annuler ce mariage.
Une palme dédiée aux travailleuses du sexe
C'est d'ailleurs aux «travailleuses du sexe passées, présentes et futures», que Sean Baker a dédié sa Palme d'or, lui qui craignait d'ailleurs que son film ne suscite la controverse à Cannes. Au contraire, le réalisateur indépendant qui s'est fait connaître du grand public avec un film entièrement tourné à l'aide d'iPhone, «Tangerine», sorti en 2015, et déjà sur le thème de la prostitution, en repart avec les honneurs.
On lui doit également en 2017, «The Florida Project» consacré à une gamine vivant dans un motel sordide, ainsi que «Red Rocket» (2022), narrant le retour d'une star du porno, Mickey Saber, sans argent et sans emploi dans sa ville natale.
Initié au cinéma par sa mère enseignante, il a eu le déclic à l'âge de six ans en voyant Boris Karloff jouer Frankenstein. Etudiant à la New York University, il tourne son premier film, «Four Letter Words» en 2000. Mais il tombe dans les excès en tous genres et devient accro à l'héroïne, avant de s'en sortir et de s'accrocher à son amour pour le cinéma.
Un 7e art auquel il a rendu hommage ce samedi soir, assurant : «Nous devons lutter pour faire du cinéma. L’avenir du cinéma, c’est là où il a commencé, à savoir dans une salle de cinéma».