Ce jeudi 15 février, le char d’Apollon doit faire son retour dans son bassin situé dans les jardins du château de Versailles. Cette figure tutélaire et très symbolique a été choisie par Louis XIV lui-même, le Roi-Soleil étant un grand admirateur du dieu grec.
«Pourquoi désirer être Apollon quand on est déjà Louis XIV ?», notait à juste titre l'écrivaine Ève de Castro. Ce jeudi 15 février, le char d’Apollon doit retrouver sa place dans les jardins du château de Versailles (Yvelines). La repose de cette figure tutélaire du célèbre domaine survient après un an de restauration.
Il s’agit là d’une pièce mythique du château qui a été acheminée à Versailles en 1670, après avoir été exécutée par Jean-Baptiste Tuby dès 1668. Elle a ensuite été dorée en 1671. Comme son nom l’indique, cette sculpture représente «Apollon sortant de l’eau pour éclairer le monde, son char attelé par quatre chevaux fougueux, complété d’un amour. Autour de lui, quatre animaux marins et quatre tritons, situés aux quatre points cardinaux du massif maçonné», indique le château sur son site.
C’est d’ailleurs Louis XIV lui-même qui a choisi Apollon comme figure de son règne. Car oui, le Roi-Soleil n’a jamais caché son admiration pour ce personnage. Fils de Zeus et de Léto, Apollon représente, dans la mythologie grecque, le Dieu du soleil, de la lumière, de la musique, de la poésie, des purifications, de la guérison et du tir à l’arc. Son nom serait dérivé d’une racine indo-européenne, «apelo», ou encore «aplo». Cette dernière signifie «puissance» et «force».
Et c’est en raison de cette force et de cette puissance, mais aussi de son lien avec les arts, que Louis XIV a choisi Apollon comme «symbole». «A l’image du dieu-soleil, Louis XIV se présente comme initiateur de la paix, protecteur des arts et être de raison incontestable puisque légitime à être sur le trône de France», peut-on lire sur le site du château de Versailles.
De ce fait, à travers la figure d’Apollon, Louis XIV entendait faire de son pouvoir un règne de bon ordre, de justesse et de raison, apportant lumière et vie, mais aussi valorisant le «beau» à travers les académies de danse et de musique. Il faut également rappeler que le titre de «Roi-Soleil» a été décerné au roi lorsqu’il est apparu, à l'âge de 14 ans, déguisé en Apollon dans le Ballet de la nuit, en 1653. Le peintre Henri Gissey en fit une représentation à la gouache, réhaussée d'or, restée célèbre.