Prequel de «Charlie et la chocolaterie», classique de la littérature jeunesse signé Roald Dahl, «Wonka» débarque au cinéma ce mercredi. Rencontre avec son réalisateur, Paul King, qui a gardé son âme d’enfant.
C’est l’un des films les plus attendus de cette fin d’année. Prequel du roman «Charlie et la chocolaterie», né sous la plume de Roald Dahl en 1964, «Wonka», qui sortira sur les écrans ce mercredi 13 décembre, met en scène Timothée Chalamet en Willy Wonka. Ce long-métrage sur la jeunesse du célèbre chocolatier, on le doit à Paul King, déjà aux commandes des deux films «Paddington».
Quelques jours avant que cette production familiale ne soit dévoilée dans les salles françaises, CNEWS a pu rencontrer le réalisateur britannique, de passage à Paris. Lors de l’entretien, l’homme de 45 ans n’a pas caché sa joie de voir l’un de ses héros d’enfance prendre de nouveau vie au cinéma.
Qu’avez-vous ressenti en découvrant le roman de Roald Dahl ?
J’ai adoré cette œuvre. C'est l'un des premiers romans que j'ai lus par moi-même. Je l'ai lu, et relu, à tel point que je me souviens que les pages se détachaient du livre. J’aimais l’aspect drôle et extraordinaire de cette histoire avec cette incroyable chocolaterie. L’univers de Roald Dahl m’a fasciné et j’ai ensuite dévoré tous ses livres pour enfants. Quand j'ai relu «Charlie et la chocolaterie» à l’âge d’adulte, j’ai réalisé combien ce récit était émouvant, proche des œuvres de Charles Dickens. Il s’agit d’un pauvre petit enfant qui a faim. Avec «Wonka», je pouvais donc allier comédie et émotion.
«Charlie et la chocolaterie» a été adapté sur grand écran par Mel Stuart en 1971, puis par Tim Burton en 2005. Avez-vous hésité avant de vous attaquer à ce classique de la littérature jeunesse devenu culte au cinéma ?
C’est toujours très difficile de s’attaquer à un mythe littéraire et de se confronter à des films qui ont profondément marqué le public. On craint de décevoir les fans ou de gâcher leur plaisir. C’était donc à la fois effrayant et terriblement excitant de plancher sur un tel projet. Mais j’ai pu m’appuyer sur le récit de Roald Dahl, sur les chansons du film de Mel Stuart et sur les trouvailles technologiques et fantaisistes de Tim Burton pour imaginer mon propre film.
Timothée Chalamet succède à Gene Wilder et Johnny Depp dans le costume de Willy Wonka. En quoi était-il le candidat idéal pour incarner ce héros ?
J’ai tout de suite pensé à lui pour ce rôle. En réalité, j’avais envie de travailler avec Timothée depuis que je l’avais vu dans «Call me by your name» et «Lady Bird» (sortis respectivement en 2017 et 2018, ndlr). Il a une palette de jeu incroyable, et sait également chanter et danser. J’ai découvert ses talents méconnus en visionnant une vidéo qui circule sur YouTube où il apparaît casquette à l’envers, en train de rapper quand il était au lycée.
J'adore le chocolat. J'ai pris plus de 20 kilos pendant le tournage.
Avec son long manteau et son chapeau haut-de-forme, il est tout simplement parfait. Il semble venu d’un autre monde. Même si j’apprécie les performances de Gene Wilder et Johnny Depp, qui ont tous deux incarné Willy Wonka adulte, je reste convaincu que Timothée était le meilleur pour jouer ce jeune héros.
Pour interpréter le Oompa Loompa de ce récit, vous avez fait appel à l’acteur Hugh Grant que vous aviez déjà dirigé dans «Paddington 2». Pourquoi ce choix alors que certains, dont le comédien George Coppen, estiment que vous auriez pu engager une personne naine ?
Nous avons essayé de respecter la description faite dans le livre qui est celle d’un être magique. Les Oompa Loompas n’ont pas de vrais dialogues dans le livre, ni dans les films, mais de longs poèmes. Ils sont si drôles, cruels et sarcastiques. Pour incarner l’un d’entre eux, j’ai tout de suite pensé à la voix de Hugh Grant. Je l’ai imaginé comme dans le film de Mel Stuart datant de 1971 - dont j’adore l’iconographie - avec une peau orangée et des cheveux verts. Et nous avons travaillé sur l’esthétique de la poupée en créant un mini Hugh Grant avec des techniques modernes.
Comme Willy Wonka, aimez-vous le chocolat ?
Beaucoup. Nous avions une artiste chocolatière sur le plateau. Elle a signé des créations incroyables et je n’ai pas résisté. J’ai pris plus de 20 kilos pendant le tournage (rires).
Si vous deviez confectionner un chocolat qui donnerait des pouvoirs magiques, lequel serait-ce ?
Je choisirais celui du film qui donne confiance en soi.
Réfléchissez-vous déjà à un sequel de «Wonka» ?
Nous avons matière à réaliser un autre film autour de Willy Wonka en s’inspirant des œuvres de Roald Dahl, mais ce ne serait pas une suite. J’aimerais m’intéresser plus longuement aux personnages des Oompa Loompas. Tout dépendra du succès de «Wonka».