Grand chantier culturel du président Emmanuel Macron, la Cité internationale de la langue française est inaugurée ce lundi, avant l'ouverture des portes le 1er novembre prochain, au sein du château de Villers-Cotterêts, dans les Hauts-de-France. Voici tout ce qu'il faut savoir sur ce nouveau lieu.
UN Premier lieu dédié à la langue Française
Avec l'ouverture de la Cité internationale de la langue française, inaugurée ce lundi et ouverte au public le 1er novembre prochain, le français et les cultures francophones vont enfin avoir leur écrin. Premier lieu culturel entièrement dédié à la langue de Molière, qui a indubitablement bien évolué depuis le 17e siècle, le site qui se déploie sur plusieurs milliers de m2 entend en partager sa richesse, sa diversité et sa vitalité.
Concrètement, divers espaces seront proposés pour appréhender tous les contours de la langue à travers le temps et son évolution. En tête, un parcours permanent doté de 15 salles revient sur «L’aventure du français» à travers «sa diffusion dans le monde, son évolution au contact des autres langues, son lien à la construction politique de la nation, son rapport aux langues régionales et sa constante réinvention», alors même que le français est parlé par plusieurs centaines de millions de personnes à travers le monde.
Un projet inauguré dans un lieu symbolique
C’est dans un lieu hautement symbolique, le château de Villers-Cotterêts, dans l'Aisne, que la Cité internationale de la langue française prend ses quartiers. Ancienne demeure de chasse de François Ier construite à partir de 1532, c’est en effet entre les murs de ce château qu’en 1539, le roi de France signe l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, qui rend obligatoire l’usage de la langue française dans les actes de l’administration et de la justice, à la place du latin. Un acte fondateur pour la langue française, qui devient officiellement l'idiome de tous les Français.
Un texte signé sur un territoire qui, par la suite, a vu naître nombres d’auteurs emblématiques. Alexandre Dumas a ainsi vu le jour dans la ville de Villers-Cotterêts, sans compter que Jean Racine, Jean de La Fontaine, Paul et Camille Claudel ou encore Jean-Jacques Rousseau sont tous nés à moins de 40 kilomètres.
Un chantier de réhabilitation colossal
Pour accueillir le Cité internationale de la langue française, le château de Villers-Cotterêts, qui par le passé a également compté parmi ses hôtes François Rabelais ou encore Molière qui y a présenté «Tartuffe», a dû faire l'objet d'une réhabilitation titanesque. Après avoir été successivement transformé en dépôt de mendicité sous Napoléon, puis converti en maison de retraite, le lieu, laissé à l’abandon en 2014, tombait en ruine. Après quatre ans de travaux confiés par Emmanuel Macron au Centre des monuments nationaux, pour un coût de 210 millions d'euros - devenant le deuxième plus gros chantier culturel du mandat du président derrière Notre-Dame de Paris note l'AFP - le site renaît aujourd’hui de ses cendres et ouvrira pour la première fois de son histoire ses portes aux visiteurs.
Un espace muséal et plus encore
Plus qu'un musée. La cité internationale accueillera des expositions permanentes et temporaires, au sein du logis royal et du bâtiment du jeu de paume, qui proposera donc une approche linguistique, scientifique, spatio-temporelle, sociétale, mais aussi ludique de la langue. Dans la cour du jeu de paume, les visiteurs pourront ainsi déambuler sous un «ciel lexical», peuplé de mots en suspension, d'«abécédaire» à «ziboulateur» en passant par «charabia», «motamoter» ou encore «s'empierger». Des termes choisis en association avec les habitants.
L'occasion également pour les visiteurs de repartir, grâce à une bibliothèque magique, avec une recommandation de lecture personnalisée spécialement calculée pour eux par une IA, après avoir répondu à un questionnaire. Ils pourront également tester leur orthographe ou encore entendre les voix authentiques ou reconstituées de Jeanne d’Arc, Alexandre Dumas, Léopold Sédar Senghor ou encore de François Ier, et ainsi découvrir les différences de prononciation, de rythme et d'intonation de la langue à travers les siècles.
Mais le site va plus loin et proposera une offre plurielle mêlant spectacles, concerts, débats, ateliers, résidences artistiques ou encore un café, «Chez Alexandre», et une librairie, «L'arbre à palabre». Le parc du château sera quant à lui en accès libre. Autant de propositions dont l'ambition est d'attirer 200.000 visiteurs par an, note l'AFP, en accueillant un public local, national et international.