Après la remise de la Palme d'or au film «Anatomie d'une chute» de Justine Triet, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak s'est dite «estomaquée» par les propos de la réalisatrice française, qui a fermement dénoncé la réforme des retraites dans son discours.
Des propos qui ne passent pas. Ce samedi 27 mai, après la soirée de clôture de la 76e édition du Festival de Cannes, la ministre de la Culture s'est emparée de son compte Twitter pour féliciter la lauréate de la Palme d'or, Justine Triet, mais a également dénoncé un discours qu'elle juge «injuste». «Heureuse de voir la Palme d'or décernée à Justine Triet, la 10ème pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n'aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l'oublions pas», a-t-elle écrit.
Heureuse de voir la Palme d’or décernée à Justine Triet, la 10ème pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas.
— Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) May 27, 2023
Venue récupérer son prix sur scène des mains de Jane Fonda, Justine Triet en a profité pour évoquer la très controversée réforme des retraites, déclarant notamment que le mouvement avait été «nié de façon choquante».
«Le pays a été traversé par une protestation historique extrêmement puissante et unanime de la réforme des retraites», a-t-elle déclaré. La réalisatrice de 44 ans a également dénoncé la «marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend», qui est en train «de casser l'exception culturelle française».
Rima Abdul Malak en colère aux Molières
Lors de la cérémonie des Molières qui s'est déroulée le 24 avril, la ministre de la Culture, alors présente dans la salle, s'était là aussi insurgée face à deux militantes de la CGT qui avaient évoqué la réforme des retraites dans leur discours. «D’habitude, le rôle du ministre, c’est de rester assis à ne rien dire. Mais, là, c’est pas possible [...] Aujourd’hui, il y a un ministère de la Culture qui défend haut et fort l’exception culturelle française, qui défend le régime de l'intermittence qui est une fierté pour notre pays», avait-elle déclaré.
Puis d'ajouter : «Vous avez un ministère qui a apporté des aides massives pendant la crise pour vous soutenir tous. Vous avez une ministre à la tête de ce ministère qui a débloqué un budget historique».