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Adèle Haenel : pour elle, le cinéma c'est fini

Très engagée, Adèle Haenel avait rejoint fin mars les grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie. [LOU BENOIST / AFP]

L’actrice Adèle Haenel, notamment connue pour ses engagements féministes, a confirmé ce mardi 9 mai stopper sa carrière d’actrice, pour marquer, entre autres, son opposition à la complaisance du cinéma face «aux agresseurs sexuels».

Dans une lettre publiée ce mardi par Télérama, après avoir été sollicitée par le magazine, l’actrice Adèle Haenel explique mettre un terme à sa carrière d’actrice pour des raisons politiques. Très engagée contre les violences faites aux femmes, et fermement opposée à la réforme des retraites - elle avait notamment rejoint fin mars dernier les grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie - l’artiste fait de sa mise en retrait du cinéma un geste militant.

«Politiser mon arrêt du cinéma»

«J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels, et plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est», explique dans ce courrier l’interprète de «Portait de la jeune fille en feu», l’une de ses dernières apparitions sur grand écran en 2019, et un rôle qui lui avait valu une nomination aux César 2020.

Une cérémonie qu’elle avait d’ailleurs quittée brutalement, alors que Roman Polanski, accusé de viol, y avait reçu le César de la réalisation. «La honte», avait lancé à l’époque l’actrice qui, depuis, multiplie les prises de parole coup de poing, comme en février dernier où elle affirmait que le gouvernement était «composé de violeurs» lors d’un meeting du courant politique Révolution Permanente, appelant à «renverser le monde capitaliste» pour «un autre monde».

Aujourd’hui, l’actrice poursuit son combat en s'éloignant définitivement du monde du cinéma. «Face au monopole de la parole et des finances de la bourgeoisie, je n’ai pas d’autres armes que mon corps et mon intégrité. De la cancel culture au sens premier : vous avez l’argent, la force et toute la gloire, vous vous en gargarisez», note-t-elle avant de conclure «mais vous ne m’aurez pas comme spectatrice. Je vous annule de mon monde.»

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