Dans «Les complices», au cinéma ce mercredi, François Damiens se glisse dans la peau d’un tueur à gages qui s’évanouit à la vue du sang. Une comédie noire qui flirte avec l’absurde, mettant aussi en scène Laura Felpin et William Lebghil.
Héros du nouveau film de Cécilia Rouaud, «Les complices», en salles ce mercredi 12 avril, Max souffre d’hématophobie. A la vue de la moindre goutte de sang, le quinqua est pris d’une peur panique et perd connaissance. Un comble quand on est, comme lui, un tueur à gages depuis des années.
Incarné à l’écran par l’unique François Damiens, alias François l’Embrouille, ce colosse en «plein bouleversement émotionnel» après avoir été largué par sa femme, songe à une reconversion. C’est alors que Stéphanie et Karim (Laura Felpin et William Lebghil), des voisins quelque peu envahissants, font leur entrée dans ce jeu de dupes. Le couple pousse Max à travailler dans leur société de démarchage téléphonique, sans vraiment savoir en quoi consistait son ancienne activité professionnelle.
des méchants au grand cœur
Cette comédie noire et grinçante, qui a été acclamée au 26e Festival de l’Alpe d’Huez en janvier dernier, et a offert le prix d’interprétation masculine à William Lebghil, flirte avec l’humour absurde, mettant en scène des personnages attachants et réhabilitant les gentils. Les vrais.
«C’est une qualité et un effort, d’être gentil. La gentillesse n’exclut pas la lucidité, elle ne met pas de côté les dysfonctionnements du monde, mais, les intégrant, elle permet de mettre du liant. Alors, oui, pourquoi ne pas faire cohabiter deux authentiques gentils avec un tueur ?», s'interroge la réalisatrice. Si le regretté Jean-Pierre Bacri était initialement pressenti pour jouer le rôle du tueur, François Damiens - et son air renfrogné légendaire - relève le défi haut la main, réussissant à nous faire rire même quand il «fait la gueule».
S’il dénonce, sous couvert d'humour, les humiliations que peuvent subir certains salariés de la part de leurs supérieurs - «une société de tueurs au sens métaphorique», selon Cécilia Rouaud -, ce long-métrage n’échappe pas à quelques longueurs, mais il réunit une jolie galerie de seconds rôles. Face au roi des caméras cachées et au duo Laura Felpin/William Lebghil, Vanessa Paradis en ex-femme et Bruno Podalydès qui joue les gros durs en bermuda et chemisette, sont irrésistibles.