Pour sa septième édition, qui s'est déroulée ce mercredi 16, Hip Hop Symphonique a vu les choses en grand à la Maison de la Radio, à Paris. L'événement, organisé par la radio Le Mouv’, a une fois de plus fait mouche. Des répétitions à la conférence de presse en passant par le concert, nous avons pu assister à l'ensemble de l'élaboration de cet événement unique en France.
Mardi 15 novembre à la Maison de la Radio dans le XVIème arrondissement de Paris, la septième édition de Hip Hop Symphonique se prépare. Dans l’Auditorium cinq artistes accompagnés de l’orchestre Philharmonique de Radio France profitent de la scène : Chilla, Davhinor, Le Juiice, Vicky R et Bianca Costa.
Elles auront l’honneur d’ouvrir le bal avec un titre en hommage à Coolio, disparu le 28 septembre 2022, puis interpréteront leur titre «Ahoo» qui a fait l’objet du documentaire Reines, disponible sur myCANAL. Entre complicité et harmonie, les rappeuses promettent à vue d'œil une performance musicale de taille.
Une experience unique
Un événement de taille, c’est ce qu’est devenu en sept ans seulement le Hip Hop Symphonique. Avec des vidéos vues plus de 100 millions de fois sur Youtube cette rencontre, orchestrée par Bruno Laforestrie à la tête du développement et du Studio Radio France et ancien directeur de la radio Le Mouv’, permet de croiser deux styles musicaux différents : l’urbain et le classique.
«C’est intéressant de pouvoir offrir au monde du Hip Hop la possibilité de venir se challenger avec un orchestre classique et créer une nouvelle dimension à cette musique», a-t-il expliqué.
Et justement dans l’Auditorium, musiciens et rappeurs répètent tout au long de la journée pour faire vivre aux spectateurs une expérience unique. Se succèdent Soprano, Kalash ou encore Gazo.
pour berywam, «le graal»
Sur la scène le groupe de beatbox Berywam, sacré champion du monde de la discipline en 2018, se prépare de son côté avec la soixantaine de musiciens qui compose l’orchestre. Alors qu’habituellement Beatness, Rythmind, Wawad et Beasty cherchent à imiter les instruments qui les entourent, leurs voix se mélangent aux cordes des violons et aux souffles des trompettes, en exerçant un medley de classiques du rap américain.
«Ça fait longtemps qu’on se le dit de mélanger beatbox et orchestre mais c’était irréalisable de réunir un orchestre pour nous. Au final, ça se fait grâce au Hip Hip Symphonique. C’est un peu le graal pour nous d’être là», confesse Wawad, ému.
Une émotion partagée par d'autres artistes, à l’instar de Davhinor, pour qui «le choc culturel entre le Hip Hop et la symphonie, ça casse des codes, je suis super contente d’être là», avoue-t-elle, tout sourire. Maintenant, place au show !
1500 heureux élus pour le concert
Mercredi 17 novembre sur l’avenue du président Kennedy, l’excitation monte. Et alors que seulement quelques personnes étaient présentes lors des répétitions, la salle de concert se remplit.
Le public prend place et les consignes sont données. En effet, l’émission est filmée et sera retransmise sur Canal+ en prime-time le 11 janvier prochain. «Vous êtes ici chez vous» annonce Bruno Laforestrie, qui accueille sous un tonnerre d'applaudissements la foule de 1500 personnes.
Avec cette année une nouveauté : Jean-Pascal Zadi est le fil rouge de la soirée. Animateur, rappeur et humoriste, il joue de plusieurs casquettes pendant près de deux heures. Le public est «bouillant», dit-il et les artistes défilent.
Fianso offre une démonstration de force. Entre prestance et arrogance, tous les éléments du rap sont réunis et s'accordent parfaitement avec les notes symphoniques. Gazo, pionnier de la drill, un sous genre du hip-hop, étonne avec une interprétation de son morceau phénomène «DIE», en symbiose avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Des prestations arrangées par le directeur artistique Issam Krimi qui pendant près d’un an a travaillé sur l’adaptation des titres en partitions. De plus comme chaque année, l’intégralité du spectacle est chansigné pour les sourds et malentendants.
Mêlant humour, émotion, musique et surprises, le Hip Hip Hop Symphonique est monté d’un cran cette année et prouve que la rencontre entre des mondes que tout semble opposer est possible et encore une fois réussie.