David Cronenberg a présenté lundi soir en compétition officielle à Cannes son nouveau film choc «Les crimes du futur». Une chronique futuro-gore qui ne peut laisser indifférent, avec Léa Seydoux, Viggo Mortensen et Kirsten Stewart.
C'est peu dire que le réalisateur canadien s'est fait une spécialité de la dissection des corps comme des émotions. Dans son nouveau long-métrage - le premier depuis huit ans - qui sortira sur les écrans ce mercredi 25 mai, le spectateur vit un cauchemar éveillé qui le plonge dans un futur proche, au cœur d'un trafic génétique et des délires artistiques de performers de l'extrême (Léa Seydoux et Viggo Mortensen), adeptes de tatouages sur organes.
À moins que les opérations chirurgicales de l'époque - où la douleur physique aurait quasiment disparu - seraient devenues le nec plus ultra d'une jouissance sexuelle inédite ?! Et si les êtres du futur, en pleine mutation, n'avaient d'humain qu'une apparence superflue ?
Un malaise délibéré
Radicale, anxiogène et sans filtre, cette version funeste de l'avenir de l'(in)humanité a de quoi secouer et déconcerter. Entre fascination, répulsion, délire visionnaire et manifeste alarmiste «Les crimes du futur» reste une œuvre évidemment non-consensuelle dont la mise en scène et en images ultra-sophistiquée provoque un malaise délibéré.
À chacun d'y déceler - ou pas - un intérêt, un message ou un cri d'alarme au-delà de l'exercice de style d'un brillant créateur, torturé et manipulateur, sombre et crépusculaire et qui, à défaut d'emporter une adhésion certaine, ne laisse pas non plus indifférent.