Alors que l’industrie musicale est encore largement dominée par des hommes, dans ses postes de décisions comme chez les artistes, focus sur trois initiatives qui essayent de changer les choses.
Go girls
Lancé en octobre 2021 par Lucie Marmiesse et Chloe Barabé, le projet Go Girls vise à «mettre en avant les femmes qui travaillent dans le milieu de la culture en faisant un portrait d’elles et en recueillant leur témoignage». Concrètement parlant, chaque présentation fait l’objet d’un post Instagram comportant une courte description de leur activité, les obstacles qu’elles rencontrent en tant que femme dans ce milieu et les facteurs qui les aident à les franchir. Amies, rencontres inattendues... Ce qui intéresse Lucie Marmiesse, c’est l’hétérogénéité. «Le but est de dénoncer le sexisme mais aussi et surtout de créer un maillage de solidarité. Chacune peut connaître l’expérience de l’autre. J’avais envie à mon échelle de faire avancer les choses», détaille-t-elle. Et les chiffres parlent d’eux-même : selon le Centre national de la musique en 2019, parmi les artistes programmés sur 100 festivals, 14 % étaient des femmes.
Parmi les problèmes les plus souvent rencontrés, «les difficultés vont des remarques sexistes et déplacées en passant par des propositions canapé». Des «violences physiques et sexuelles» sont également évoquées. A long terme, l’objectif est clair : créer un espace de bienveillance. «Le fait de donner des pistes peut aussi permettre à la future génération de pouvoir s’identifier. Et de se dire ‘moi aussi je peux le faire’. Je pense que c’est l’ensemble des prises de conscience et de paroles qui peuvent changer les choses», affirme l’attachée de presse.
Néanmoins, du positif est observable. «Aujourd’hui, concernant l’égalité H/F, on sent qu’il y a une évolution, ça donne de l’espoir. Avec par exemple le festival Les Femmes S’en Mêlent, ou encore le festival espagnol Primavera qui fait une mixité absolue dans sa programmation. Bien sûr, on a encore beaucoup de chemin à faire, avec seulement 10% de représentation féminine dans la musique, et je ne parle pas de la visibilité des personnes LGBTQI+, mais les initiatives se multiplient et ça fait du bien de voir que les choses bougent», conclut Lucie Marmiesse.
MAJEUR.E.S
Premier annuaire inclusif en ligne, Majeur·e·s est un projet lancé par shesaid.so. Y sont recensés les professionnels de l’industrie musicale, femmes, trans ou encore non-binaires. La création de cet outil «répond à un réel besoin exprimé de trouver facilement des professionnel·les selon des critères de compétences, d’expériences professionnel·les, de métiers, d’esthétiques ou encore de territoires», détaille le communiqué. Il sera mis à disposition de toutes et tous dès mai 2022. La bonne nouvelle est qu’il est d’ores et déjà possible de se pré-inscrire, afin de participer à l’aventure.
BANDSHE
«La musique n'a pas de genre. Le talent non plus.» Le slogan de Bandshe est clair. En effet, si l’on «aborde souvent les métiers du spectacle vivant en parlant des hommes de l'ombre, qu'en est-il des femmes invisibles?» On sait par exemple que les techniciennes gagnent 6% de salaire en moins par rapport aux hommes. Du côté des artistes, cette différence s’élève à 9%, allant jusqu’à 21% pour les permanents.
Le but de cette association est de mettre en relation les recruteurs et les personnes en recherche d’emploi via un site Internet. Globalement, elle vise à «soutenir, valoriser et démocratiser la place des femmes dans le milieu professionnel des musiques actuelles live». Un programme d’accompagnement et de soutien est prévu pour les femmes dans leur développement professionnel. Des ateliers de formation, des interventions de sensibilisation, des évènements ainsi que de la recherche sont effectués par l’association.