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Guerre en Ukraine : la collection Morozov va-t-elle pouvoir rentrer en Russie ?

Samedi 2 avril, la fondation Louis Vuitton a affirmé à l’AFP que «tout suivait son cours © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Alors que l’exposition de la collection Morozov à la Fondation Louis Vuitton s’est terminée le dimanche 3 avril, la question du retour des œuvres en Russie interroge. Explications.

Depuis le 22 septembre dernier, environ 200 œuvres d'art de Van Gogh, Gauguin, Renoir, Cézanne, Matisse, Bonnard, Monet ou encore Manet sont exposées à la fondation privée, aux côtés de peintres russes comme Golovine, Gontcharova, Korovine, Machkov, Melnikov, Malevitch, Répine et Serov, rappellent nos confrères de l’AFP. Cette exposition a marqué le monde de l’art puisque c'est la première fois que la collection sortait de Russie dans cette ampleur pour être exposée à l'étranger. 

Les chefs-d’œuvre, qui ont été collectionnés par les deux frères Mikhaïl et Ivan Morozov, industriels passionnés d'art moderne au tournant des XIXe et XXe siècles, doivent désormais retourner en Russie et en Ukraine. Néanmoins, leur retour pourrait être perturbé par le conflit entre Moscou et Kiev. Concrètement parlant, la très grande majorité des œuvres sont issues de trois grands musées russes : le musée Pouchkine et la galerie Tretiakov à Moscou, ainsi que le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Certaines viennent du musée national des Beaux-Arts de la République de Biélorussie à Minsk, du musée national russe de Saint-Pétersbourg et du musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk en Ukraine, détaillent nos confrères. 

Un arrêté d'insaisissabilité

Un tableau intitulé «Piotr Kontchalovski – Autoportrait» (1912) pose particulièrement problème puisqu’il provient de la collection particulière de Petr Aven, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine qui figure sur la liste des personnalités russes faisant l'objet de sanctions occidentales.

En réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les pays occidentaux ont en effet pris une série de sanctions contre des responsables et des intérêts russes. Si les œuvres d'art présentées à Paris bénéficient pour leur part d'un arrêté d'insaisissabilité, qui sécurise habituellement tout prêt de musée à musée entre la France et différents pays du monde, cet arrêté ne s'applique pas aux propriétaires privés (et donc au tableau de Petr Aven !). 

Samedi 2 avril, la fondation Louis Vuitton a affirmé à l’AFP que «tout suivait son cours» et que les retours se feraient «de musée à musée». La fondation avait assuré depuis le début de la guerre tout faire «pour que les œuvres soient rendues aux musées russes le plus rapidement possible après la fin de l'exposition». Néanmoins, le moyen de transport reste inconnu à ce stade pour des raisons de sécurité.

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