Clément ou pas, le printemps est une période propice aux expositions, après les frimas de l'hiver. Photo, peinture,...Les musées refont le plein d'inédits à Paris et sa périphérie. Focus sur une sélection qui mérite le détour.
Les Pharaons de Nubie s’invitent au musée du Louvre
Jusqu’au 25 juillet prochain, le musée du Louvre accueille l’exposition «Pharaon des deux terres. L’épopée africaine des rois de Napata». Si les Pharaons égyptiens sont particulièrement connus, les Pharaons de Nubie ont également marqué l’histoire.
L’exposition du Louvre met en lumière le rôle de premier plan de ce vaste royaume, et «raconte l’épopée que fut cette conquête de toute la vallée, le règne du plus célèbre de ces rois, Taharqa, cité dans la Bible et enfin la défaite du dernier pharaon de la 25e dynastie Tanouétamani, devant les Assyriens» . Des objets spectaculaires y sont présentés : stèles et statues monumentales en granit, statuettes en bronze et or, amulettes. Certains d’entre eux sont d’ailleurs sortis de fouille ces dernières années. L’une des originalités de cette exposition est la présentation des répliques des statues de Doukki Gel, découvertes en 2003.
«Pharaon des deux terres. L’épopée africaine des rois de Napata», au musée du Loudre (Hall Napoléon). 28 avril – 25 juillet 2022. 17€.
POP AIR. Une expérience gonflable
Le dicton selon lequel un enfant réside dans chaque adulte est prouvé par cette exposition. Pendant cinq mois, la halle de la Villette accueille des œuvres monumentales de plus d'une quinzaine d’artistes internationaux, pour une expérience gonflable inédite ! L’exposition, réalisée en collaboration avec le Balloon Museum de Rome, vous permettra de sauter, de vous cacher, de plonger dans des bulles et bien d’autres choses encore. Le tout sur plus de 5000m². Le rendez-vous s’annonce donc incontournable pour petits et grands. Avec de belles photos instagrammables à la clé !
POP AIR. Une expérience gonflable, du 14 avril au 21 août 2022 à Grande Halle de la Villette, Paris 19e.
Gaudí s’invite au musée d’Orsay
Le nom d’Antoni Gaudí (1852-1926) est connu de tous, ou presque. Architecte et créateur de génie, il a marqué l’Espagne au tournant du XXe siècle et continue de fasciner de nos jours, comme le rappelle le site du musée d’Orsay. Ce dernier lui une exposition de grande envergure, pour la première fois depuis cinquante ans en France.
Les visiteurs pourront y découvrir l’extraordinaire créativité de ce maître de l’Art nouveau, par son mobilier ou encore par la réalisation d’un projet architectural hors du commun : la Sagrada Familia de Barcelone.
Gaudí, jusqu’au 17 juillet 2022 au musée d’Orsay, 1, rue de la Légion d'honneur, Paris 7e.
L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes
À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes, la BnF propose une exposition autour de Jean-François Champollion (1790-1832), père de l’égyptologie. À l’âge de 32 ans seulement, le jeune savant va exposer son interprétation lumineuse du système graphique des Égyptiens anciens. Avec cette découverte, «il offre ainsi au monde la connaissance des noms des pharaons bâtisseurs des pyramides, le déchiffrement des livres des morts trouvés dans les tombeaux et la compréhension d’une langue et d’une littérature perdues». Rien que ça.
L’exposition, ouverte à tous et particulièrement aux jeunes publics, retrace la démarche de Champollion, son actualité et son influence jusqu’à nos jours. Au total, près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sculptures… – seront présentées.
L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes. Jusqu’au 24 juillet 2022 à la BnF, Quai François Mauriac, Paris 13e.
Le festival Circulation(s) s’installe au Cenquatre
Les passionnés de photo vont être ravis. Du 2 avril au 29 mai, le festival de la jeune photographie européenne Circulation(s) est de retour au Cenquatre. Comme depuis sa création, la singularité du festival est de réunir le grand public comme les professionnels autour d’une programmation multiforme, aventureuse et novatrice qui interroge les frontières entre photographie et art contemporain. Au total, depuis sa création en 2011, le festival a exposé plus de 400 artistes et rassemblé plus de 300.000 visiteurs.
Le parcours de cette 12e édition, qui s’étend à l’extérieur comme en intérieur, propose notamment un focus sur l’Arménie cette année. Côté artistes, on retrouve notamment Romain Bagnard, Areg Balayan, Federico Ciamei, Alexandra Dautel, Elisabeth Gomes Barradas, Michalina Kacperak, Ana Nunez Rodriguez, Felipe Romero Beltran, Agata Wieczorek… Un évènement inmanquable pour découvrir le futur de la photographie.
Du 2 avril au 29 mai au Cenquatre-Paris, 5 rue Curial, Paris 19e.
Love songs, photographies de l'intime.
Le printemps, saison des amours. À partir du 30 mars, la MEP (Maison Européenne de la Photographie) présente l’exposition «Love Songs». Le but : «offrir un nouveau regard sur l’histoire de la photographie à travers le prisme des relations amoureuses». En effet, aujourd’hui comme hier, ce thème passionne. 14 séries photographiques, réalisées par «les plus grands photographes des 20e et 21e siècles», permettront au visiteur de questionner l’intimité amoureuse.
Parmi eux : Nobuyoshi Araki, Nan Goldin, René Groebli, Sally Mann, Leigh Ledare, Hervé Guibert, JH Engström & Margot Wallard, Collier Schorr… Il sera donc possible de découvrir «des chefs-d’œuvre de la collection de la MEP», ainsi que des «prêts d’artistes contemporains majeurs, dont certains sont présentés pour la première fois en Europe». Un rendez-vous immanquable.
Du 30 mars au 21 août 2022, à la MEP, 5-7 rue de Fourcy, Paris 4e.
Romy Scheiner, la rétrospective.
L’actrice au destin tragique, disparue il y a quarante ans, s’invite à la Cinémathèque française. Une grande rétrospective lui est en effet dédiée, jusqu’au 31 juillet. Loin de se cantonner à l’image de la femme «sujette à la mélancolie et désespérée jusqu'à l'os», la commissaire d’exposition Clémentine Deroudille a souhaité «révéler l'immense actrice qu'elle fut». «Toujours pleine de trac, de doutes, elle ne cessait de se questionner sur sa légitimité, son jeu, sa beauté, son charisme», écrit-elle sur le site officiel de l’exposition.
Des problématiques dont était déjà bien consciente Romy Schneider à l’époque. «En réalité, j'étais simplement en avance sur mon temps. À une époque où il n'était encore nulle part question de libération de la femme, j'ai entrepris ma propre libération. J'ai forgé moi-même mon destin, et je ne le regrette pas», avait-elle écrit dans son autobiographie «Moi, Romy : Le journal de Romy Schneider», publié en 1989.
Du 16 mars au 31 juillet, La Cinémathèque française, 51, rue de Bercy, Paris 12e.
Pionnières. Artistes dans le Paris des années folles.
Présentée au musée du Luxembourg, l’exposition «Pionnières. Artistes dans le Paris des années folles» propose de «mettre en avant le rôle primordial des femmes dans le développement des grands mouvements artistiques de la modernité» : Tamara de Lempicka, Sonia Delaunay, Tarsila do Amaral, Chana Orloff… Pour ce faire, tous les médiums sont présentés : peintures, sculptures, photographies, films ou encore œuvres textiles et littéraires. Nées à la fin du XIXe ou au tout début du XXe siècle, ces pionnières seront les premières à accéder aux grandes écoles d’art, jusqu’alors réservées aux hommes.
La plupart séjourneront à Paris, pour plusieurs semaines ou années, durant ces années folles. Au-delà de leur art, ces femmes seront aussi les premières à avoir la possibilité de «s’habiller comme elles l’entendent, de vivre leur sexualité quelle qu’elle soit, de choisir leur époux ou de ne pas se marier». Elles ont influencé des générations entières d’artistes et continuent de le faire encore aujourd’hui.
Du mercredi 2 mars au dimanche 10 juillet 2022 au musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, Paris 6e.
Boilly. Chroniques parisiennes.
Cette exposition monographique, dédiée à Louis-Léopold Boilly (1761-1845) et présentée au musée Cognac-Jay, explore la carrière foisonnante de l’artiste au travers de 130 œuvres qui invitent à découvrir la singularité de l’artiste. Plusieurs chefs-d’œuvre inédits ou exposés pour la première fois en France sont dévoilés. Pour ceux qui ne connaissent pas Boilly, rappelons que l’artiste, «virtuose, prolifique et inclassable, se fait le chroniqueur enthousiaste de Paris pendant soixante ans, d’une révolution à l’aube d’une autre (1789 et 1848)».
Il fera le portrait des Parisiens, parfois avec des caricatures piquantes, révélera des scènes urbaines, sans oublier des trompe-l’œil saisissants. Originaire du Nord de la France et parti à la conquête de la capitale à l’âge de 24 ans, Boilly s’intéresse plus à par la modernité de la ville, son effervescence et ses spectacles qu’à la grande histoire de Paris.
Du 16 février au 26 juin au musée Cognac-Jay, 8, rue Elzevir, Paris 3e.
Femmes photographes de guerre.
Lee Miller, Gerda Taro, Catherine Leroy, Christine Spengler, Françoise Demulder, Susan Meiselas, Carolyn Cole, Anja Niedringhaus. Ces huit femmes photographes ont couvert 75 ans de conflits internationaux entre 1936 et 2011.
Sandinistes devant le quartier général de la Garde national, Nicaragua, 1979. © Susan Meiselas
Avec cette nouvelle exposition, le musée de la Libération de Paris – musée du général - Leclerc – musée Jean Moulin dévoile leurs travaux en les ancrant dans l’histoire.
On y découvre une centaine de documents : plus de 80 photographies, une douzaine de journaux, des magazines originaux… L’exposition met en évidence «l’implication des femmes dans tous les conflits, qu’elles soient combattantes, victimes ou témoins».
Du mardi 8 mars 2022 au samedi 31 décembre 2022, au musée de la Libération de Paris, 4, avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, Paris 14e.