Le scénariste belge de bande dessinée Raoul Cauvin, père de la série à succès «Les Tuniques bleues», est décédé jeudi 19 août à l'âge de 82 ans, trois mois après avoir annoncé être atteint d'un cancer incurable.
«C'est avec une immense émotion que nous vous faisons part du décès de Raoul Cauvin, un des plus grands hommes du monde de la bande dessinée. Nous sommes en pensée avec (...) les millions de lecteurs qui ont adoré sa drôlerie et son comique de situation à travers la publication de ses séries», a indiqué Dupuis, sa maison d'édition, tôt vendredi dans un communiqué.
Raoul Cauvin doit principalement sa notoriété aux «Tuniques bleues», une série à succès d'une rare longévité, qui s'est écoulée à des millions d'exemplaires en un demi-siècle. Elle raconte avec humour les aventures de deux soldats américains, un militariste convaincu et un autre engagé malgré lui, qui combattent les «Sudistes» pendant la Guerre de Sécession (1861-1865).
Plus de 15 millions d'albums vendus en français
Avec plus de 15 millions d'albums vendus en français - sans compter les traductions en anglais, allemand, néerlandais et d'autres langues-, ces Laurel et Hardy de la BD ont fait découvrir le conflit américain à bon nombre d'Européens.
Et ce succès populaire pousse Cauvin à devenir un auteur prolifique pour son éditeur Dupuis, en collaborant avec quantité d'autres dessinateurs : entre autres Berck («Sammy et Lou»), Nic («Spirou et Fantasio») ou Kox («L'Agent 212»).
«Artisan d'une bande dessinée populaire mais de qualité»
Adepte de toutes les formes du gag visuel, Cauvin évolue dans les années 80 vers des productions plus incisives, proches souvent de l'humour noir et de la parodie. Il s'illustre ainsi dans les séries «Pierre Tombal» (avec Hardy), «Les Femmes en blanc» sur l'univers de l'hôpital (avec Bercovici au dessin), et «Cédric» (avec Laudec) -- qui s'avère un succès de la BD jeunesse avec 34 albums à ce jour.
«Artisan d'une bande dessinée populaire mais de qualité (...) Raoul Cauvin est devenu une véritable statue de Commandeur des scénaristes (...) il a durablement codifié la mécanique du gag et les canons de l'aventure humoristique», a souligné Dupuis vendredi.