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Goncourt, Renaudot... Combien gagnent vraiment les lauréats des prix littéraires

Au-delà des recettes du livre, les prix littéraires proposent parfois de jolies enveloppes aux lauréats Au-delà des recettes du livre, les prix littéraires proposent parfois de jolies enveloppes aux lauréats. [© FRED TANNEAU / AFP ]

Si les retombées sur les ventes ne sont plus à démontrer en ce qui concerne les grands prix littéraires d'automne tels que le prix Goncourt ou le prix Goncourt des lycéens, que gagnent véritablement les lauréats ?

Si le Prix Nobel de littérature est la récompense la mieux dotée du monde littéraire (et la plus prestigieuse) avec une enveloppe de plus de 880 000 euros à la clé, les prix littéraires français de l'automne récompensent de manière très variable leurs lauréat. Une chose est certaine : le prestige que leur apporte de tels prix ne peut que booster les ventes de leurs écrits.

le Prix Wepler-Fondation La Poste

Créé en 1998 à l'initiative de la libraire Marie-Rose Guarniéri, ce prix soutenu par la Fondation La Poste, la brasserie Wepler et la librairie des Abbesses, possède la particularité d'avoir un jury non fixé composé de lecteurs et de professionnels du secteur.

La dotation est de 10 000 euros pour le lauréat du Prix Wepler, et de 3000 euros pour «la mention spéciale».

Le Prix de Flore

Fondé en 1994 par l’écrivain et journaliste Frédéric Beigbeder, le jury du Prix de Flore est composé de journalistes et récompense un jeune talent. Les critères de sélection sont «l’originalité, la modernité, la jeunesse».

La dotation s’élève à 6150 euros et un verre de Pouilly fumé au nom du lauréat, à déguster au Café de Flore tous les jours pendant un an.

le Grand Prix du roman de l’Académie Française

Créé en 1914, le grand prix du roman de l'Académie Française ouvre en principe chaque année le bal des Prix littéraires de l’automne. Une commission d’une douzaine d’académiciens établit deux sélections successives (d’une dizaine puis de trois noms) avant d’annoncer son lauréat.

La dotation est de 10.000 euros.

Entre 2012 et 2016, un «Grand Prix de l'Académie française» se vendait en moyenne plus de 240 000 exemplaires.

le Prix Goncourt

Créé en 1903, Le Prix Goncourt est composé de dix membres et rend son verdict chaque année au restaurant Drouant après trois sélections : une première (qui a déjà eu lieu) de quinze noms, puis huit noms, puis quatre noms. Pour participer, l'ouvrage doit être un roman écrit en français et édité par un éditeur francophone ayant un circuit de distribution en librairie.

La dotation de 10 euros est symbolique, car le Goncourt fait énormément vendre en France et les traductions à l’étranger sont assurées. Entre 2012 et 2016, un «Goncourt» se vendait en moyenne à 345 000 exemplaires.

Le Prix Renaudot

Sorte d’anti-Goncourt, le Prix Renaudot a été créé en 1925 par dix critiques littéraires attendant la délibération du Goncourt au restaurant parisien Drouant. C’est en 1926 que le premier Prix Renaudot a été rendu.

Un Prix Renaudot n'est accompagné d'aucune dotation.

Entre 2012 et 2016, un «Renaudot» se vendait environ à 220 000 exemplaires.

le Prix Interallié

Le prix Interallié a été créé en 1930 par une trentaine de journalistes qui déjeunaient au Cercle de l’Union interalliée à Paris, lors de l’attente des délibérations du Femina.

Le Prix Interallié n’est accompagné d’aucune dotation.

Chaque année, entre 40 000 et 100 000 exemplaires de l'«Interallié» sont vendus.

Le Prix Goncourt des lycéens

Près de 2000 élèves âgés de 15 à 18 ans lisent et sélectionnent les romans de la liste du Goncourt. Les élèves ont deux mois pour lire ces romans, avec l'aide des enseignants. Une finale se tient ensuite à Rennes (berceau du prix) en huis clos. Cette année, les délibérations seront dématérialisées.

Selon l’institut de marketing GFK, c’est le «Goncourt des lycéens» qui entraîne le plus de retombées commerciales. Entre 2012 et 2016, un «Goncourt des lycéens» se vendait en moyenne à 395 000 exemplaires.

Le Prix décembre

Anciennement appelé Prix Novembre par son créateur Michel Dennery, le Prix est devenu le Prix Décembre, lorsque Pierre Bergé en a repris le mécénat. A sa mort, si la dotation a disparu un temps, elle retrouve cette année quelques couleurs puisque la Fondation Pierre Bergé - Yves-Saint-Laurent a promis 15 000 euros au lauréat ou à la lauréate.

Le prix vendredi

Considéré comme le «Goncourt» du livre adolescent, le prix Vendredi a été créé en 2016 pour «valoriser le dynamisme et la qualité de création de la littérature jeunesse contemporaine». Il recompense chaque année un ouvrage francophone destiné aux plus de 13 ans.

La dotation est de 2000 euros grâce au soutien de la Fondation La Poste.

LE PRIX FEMINA

Créé en 1904 par 22 collaboratrices du magazine «La vie heureuse», soutenu par le magazine «Femina», le Prix Femina s’appelait au départ le «Prix vie heureuse» et avait été créé en réaction à l’attribution systématiquement masculine du Prix Goncourt. Le Prix Femina récompense une œuvre de langue française écrite en prose ou en vers.

Aucune dotation n’est prévue pour le lauréat du Femina. Chaque année, entre 40 000 et 100 000 exemplaires du «Fémina» sont vendus.

Le Prix Médicis

Fondé en 1958 par Jean-Pierre Giraudoux, fils du célèbre auteur de «La Guerre de Troie n’aura pas lieu», le Prix Médicis récompense un roman, récit ou recueil de nouvelles dont l’auteur est encore confidentiel. Le jury, composé de huit personnes, remet son prix plus ou moins deux jours après le Femina.

La dotation s’élève à 686 euros. Chaque année, entre 40 000 et 100 000 exemplaires du «Médicis» sont vendus.

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