Les vacances scolaires sont arrivées mais les enfants toujours bouclés à domicile. Les bande dessinées peuvent s'avérer un moyen efficace (et culturel) pour occuper les marmots en temps de confinement. Sélection.
Monster Delices (Le lombard)
© Raphet, Dos Santos, Hachmi / Le Lombard
L'histoire : Chris est un jeune commis pâtissier au restaurant Bidonnet, sous la coupe d'un patron tyrannique et acariâtre qui compte bien sur sa jeune recrue pour avoir des idées. Etrangement, ses créations disparaissent les unes après les autres. Le coupable ? Un étrange écureuil qui va l'emmener tout droit dans le joli monde d'une elfe aussi sympathique que nulle en pâtisserie.
Pourquoi on aime : est-ce que c'est parce que le dessin est aussi gourmand que son contenu ? En tout cas, ce premier tome est prometteur avec son scénario plutôt fouillé, entre scènes de pâtisserie et passages dans un monde empli de féerie. Les recettes fournies dans la BD peuvent, en outre, savérer bien sympathiques pour occuper les plus jeunes pendant ces journées de vacances confinées.
Supergroom de Vehlmann et Yoann (Dupuis)
L'histoire : Spirou est totalement tombé aux oubliettes. Les vieux l'ont oublié et les jeunes ne jurent que par les superhéros. Une idée lui vient alors : se confectionner un costume de super-justicier et tout un tas de gadget pour lui-même se faire passer pour un superhéros, et relancer ainsi les ventes du journal qui porte son nom. Ce Supergroom fait son petit effet sur la population, jusqu'à ce qu'un incident regrettable le pousse à raccrocher le lycra au vestiaire. Cependant, un imposteur n'attend pas longtemps pour se servir de l'identité du héros. Spirou va alors devoir renfiler son costume pour démasquer l'usurpateur.
Pourquoi on aime : encore un superhéros ? Il y avait de quoi avoir peur. Mais c'était compter sans l'ingénuiosité de Fabien Vehlmann et tout le talent du trait de Yoann. Alors que le duo, à la tête des aventures du héros au calot depuis pas mal d'albums, avaient souhaité se consacrer à d'autres aventures, ils relancent finalement celles de Spirou avec panache. L'action n'empêche pas l'humour et ce Supergroom tire le meilleur des Comics pour rendre cette lecture aussi agréable que prenante. Le final, lui, laisse augurer d'un second tome tout aussi délicieux.
Supergroom, de Vehlmann et Yoann, Dupuis, 13,95€ et 8,99€ en version numérique sur Izneo.
Le monde de Milo (Dargaud)
L'histoire : Milo et Sira décident de partir seuls à travers les mondes afin de retrouver Valia. Mais le premier monde dans lequel ils débarquent est plus qu'inquiétant. D'autant plus qu'une population groupée autour de la porte n'attend qu'une seule chose : pouvoir s'en échapper...
Pourquoi on aime : Déjà un tome 7 pour ces formidables aventures de Milo et on ne se lasse pas. Avec ce nouveau cycle, Richard Marazano livre un album emprunt une fois de plus de magie et d'aventures passionnantes, servi toujours au dessin par son compère Christophe Ferreira, fort de son expérience d'animation au Japon. D'ailleurs, Miyazaki n'est pas loin et les jeunes (à partir de 10 ans) lecteurs seront bien contents de retrouver une fois encore cette petite touche talentueuse venue du soleil levant.
Adam Quichotte (Jungle)
L'histoire : Le petit Adam est prêt à tout pour rapporter de quoi confectionner un bon plat de spaghettis à son papy Pierre. Pour cela, il devra affronter de nombreuses créatures aussi fantastiques que rêvées. Heureusement, il n'est pas seul. Panza, le chat de son grand-père, l'accompagne dans ses aventures.
© Stedho / Jungle
Pourquoi on aime : une BD écrite pour les plus petits qui ne manient pas encore la lecture ? Il faut foncer, surtout quand cette dernière ne prend pas les enfants pour des imbéciles. C'est le cas de ce joli Adam Quichotte, qui fait la part belle à la rêverie et aux aventures foisonnantes, le tout enrobé dans le dessin voluptueux de Stedho, alias Steven Dhondt («Fils de sorcières», éd. Jungle). Ce petit héros lunaire fait, en outre, étrangement penser à un certain Little Nemo de Windsor McCay, ce qui ne gâche rien.
Adam Quichotte, de Stedho, éd. Jungle, 12,95€.
Les artilleuses (Bamboo)
L'histoire : 1911, «Paris des Merveilles». Un Paris Belle époque pas tout à fait réel. La Tour Eiffel est en bois blanc, les arbres des Champs-Elysées renvoient, la nuit, la lumière emmagasinée la journée et une ligne de métro mène tout droit à Ambremer, capitale d'un monde féerique. Dans cet univers, se cachent les Artilleuses, trois jeunes femmes déjantées connues de toutes les polices d'Europe pour savoir très bien faire sauter les coffres des plus grandes banques. Mais le vol de la «Sigillaire», une mystérieuse relique, va leur attirer les foudres de personnages pas toujours tendres.
© Pevel / Willem / Drakoo
Pourquoi on aime : action, jolies filles et mondes fantastiques. Un cocktail réussi qui pourra plaire à toute la famille (à partir de 12 ans tout de même. Un peu d'hémoglobine s'échappe ça et là). Pierre Pevel, romancier à succès avec plus de 200 000 exemplaires de ses livres vendus, s'est emparé du monde fantastique qu'il avait développé dans «Le Paris des merveilles», pour y inclure trois héroïnes gouailleuses et sans limites. Aidé par le coup de crayon dynamique et joyeux d'Etienne Willem («Vieille Bruyère et bas de soie», éd. Paquet), Pierre Pevel fait une entrée remarquée dans le monde de la BD. A suivre.